De sources concordantes, trois poids lourds du landerneau politique seraient dans les starting blocks pour succéder à Modibo Keïta, nommé en janvier 2015, qui « voudrait rendre le tablier », selon ses proches. Le premier n’est autre que Soumeylou Boubeye Maïga, ancien ministre de la Défense, et président de l’ASMAA/CFP. Fin stratège politique, l’homme serait le choix de certains proches d’Ibrahim Boubacar Keïta (IBK). Discret, il maîtrise parfaitement le paysagepolitique malien et aurait ses entrées à Alger, un atout pour qui doit gérer la mise en œuvre de l’Accord de paix, qui semble avoir le hoquet… Son passage au ministère des Affaires étrangères, ainsi que son expérience à la tête de la sécurité d’État pourraient lui permettre de donner un vigoureux coup de pouce à ce processus. Il vient en outre d’être « blanchi » par la commission d’enquête parlementaire sur les événements de mai 2014 à Kidal, qui lui avaient valu son départ du gouvernement.
Le second n’est autre que le numéro 1 du Rassemblement pour le Mali (RPM), et non moins ancien ministre du Développement rural. Bocary Treta « revendiquerait » son droit naturel à occuper le fauteuil de Premier ministre, ne serait-ce qu’au regard de la configuration de l’Hémicycle de Bagadadji, dominé par son parti. Sa relation avec le Président IBK, que l’on dit parfois orageuse, et son départ du gouvernement sur fond de contestation de l’actuel PM, pourraient cependant handicaper une candidature que certains militants du RPM estiment cependant opportune, pour renforcer une majorité où les voix dissonantes se font de plus en plus entendre.
Enfin, celui que beaucoup donnent favori, n’est autre qu’Hamadoun Konaté, actuel ministre de la Solidarité, de l’Action humanitaire et de la Reconstruction du nord. Nouveau militant RPM en Commune III, il aurait, avec sa connaissance du terrain qu’il pratique depuis sa nomination, et bien avant, dans le cadre d’une ONG luxembourgeoise, les cartes pour l’apaisement au nord du Mali. Sa récente tournée dans le septentrion et surtout ses offices de médiateur dans différentes situations de tension, notamment communautaires, justifieraient son choix pour la Primature. Il est cependant gêné par ses liens familiaux avec le président, dont il est le beau frère.
Maintes fois annoncé et par deux fois réduit à un réaménagement de l’effectif, le remaniement viendrait, selon les observateurs, donner au Président IBK le sang neuf dont il a besoin pour relancer la machine de l’État au moment où les groupes armés font de la résistance, l’opposition est dans la rue, et le front social en ébullition. Cependant, l’homme dédaigne agir sous la pression, et pourrait aussi maintenir Modibo Keïta à son poste jusqu’à la fin 2016,pour ensuite entamer la dernière ligne droite de son mandat avec une « équipe de campagne ».
Source: Journaldumali