Considéré comme le fief du Président sortant, Ibrahim Boubacar Kéïta, la Délégation du candidat Soumaïla Cissé a sillonné le Mandé, le week-end dernier. Amenée par l’ancien Député, Lanceni Balla, la Délégation du candidat de l’URD partout a été accueillie en grande pompe et est repartie avec la promesse d’une surprise au soir du 29 juillet.
À quoi pourrait bien ressembler cette surprise des « Mandékas » promise à Soumaïla Cissé et à sa délégation ? Cette question a traversé quelques esprits peu avisés. Mais, pour le candidat Soumaïla Cissé, cela est une évidence. En témoignent ses mots de reconnaissances à l’endroit des populations du Mandé plus particulièrement de Bancoumana et de Kangaba. La surprise pour ceux qui savent déchiffrer les codes du langage des « Mandékas » n’est autre que le lâchage d’IBK (qui est un des leurs) au profit de Soumaïla Cissé. On le sait le Mandé est considéré comme le fief d’IBK. Ses scores dans cette partie du Mali ont toujours été honorables. Mais à croire que le mandat qui s’achève a creusé un fossé entre lui et le Peuple du Mandé.
En tout cas, cette promesse du vestibule de Kangaba en dit long sur les rapports qui lient désormais IBK et les gens de « Kaaba ». Le moins que l’on puisse dire, c’est que la promesse de « victoire » faite au candidat par les notabilités semble être la volonté d’une grande partie de la population. La forte mobilisation, les discours de soutien et la liesse populaire qui a accompagné la délégation tout au long de son périple dans le Mandé en font foi.
Kati fait son mea-culpa
Après avoir sillonné le Mandé et bénéficié d’un soutien inespéré, c’est tout heureux que Soumaïla Cissé et ses hommes ont mis le cap sur la ville garnison de Kati. Les relations entre Soumaila Cissé et cette ville n’avaient pas toujours été faciles. Mais la donne semble avoir changé. Les populations jurent au candidat de reconsidérer la nature de leurs rapports. Ainsi, sur des banderoles on pouvait lire « An té Seki A Kan » ce qui veut littéralement dire que «nous ne referons plus jamais ce que nous avions fait ». En plus de témoigner de l’excellence des rapports, cela implique aussi le choix d’IBK qu’ils avaient fait en 2013.
Ce travail de réconciliation a été l’œuvre de la section de Kati avec un apport considérable de son Secrétaire Général, le Dr Mamadou Diallo. C’est, donc en Homme confiant, revigoré et profondément optimiste que Soumaïla Cissé s’est présenté devant les Katois pour leur dire qu’ « ensemble ils vont restaurer l’Espoir ». Cela passe, selon Soumaïla Cissé, par l’amélioration des conditions de vie et de travail de l’armée. Selon lui, il est inconcevable que l’État puisse oublier ses enfants qui meurent pour qu’il reste debout. «Je promets d’honorer la mémoire de tous nos militaires qui sont tombés au front pour que nous qui sommes là restions debout». Son objectif n’est pas de faire en sorte que le nombre de morts dans les rangs de l’armée diminue, mais plutôt que cela cesse une bonne fois pour toute. Toute chose qu’il compte réaliser en recherchant activement les voies et moyens aboutissants à la paix et surtout en donnant la priorité aux renseignements. « Si les renseignements sont performants, nous pourrons annihiler beaucoup d’attaques qui coûtent chers à nos soldats et à nos populations ». Selon Soumaïla Cissé, les familles des soldats tombés ne seront pas oubliées. Il promet des mesures idoines pour les accompagner afin que le sacrifice ultime de leurs époux et pères ne soit pas vain.
L’attribution d’un quota de logements sociaux aux Hommes en uniformes, la suppression de la vignette, le recrutement systématique des enseignants et des médecins, la lutte contre la corruption et la création d’emplois sont des promesses qui ont été réitérées par le candidat de l’URD. Mais pour ce qui concerne plus spécifiquement la ville de Kati, il a promis de désengorger son corridor en construisant des routes. Il dit ne pas comprendre que les voitures fassent plus de trois heures d’embouteillage sur l’axe le plus rentable du Mali. Selon lui, la construction des routes internes pour donner un coup de « fouet » à l’économie locale fera partie de ses priorités.
Après les étapes de Koulikoro et du grand marché, les proches du candidat ne s’en cachent plus que «la victoire au soir du 29 juillet est certaine».
Mohamed Sangoulé DAGNOKO, Envoyé spécial : LE COMBAT