Après les familles fondatrices de Bamako, les leaders religieux et la presse deux jours plus tôt, c’était au tour, jeudi dernier, du gouvernement, des autres institutions de la République et des autorités administratives indépendantes de s’adresser au président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta.
La cérémonie de présentation de vœux s’est déroulée dans la salle des Banquets du palais de Koulouba, en présence d’éminentes personnalités de la République. Le ton a été donné par le Premier ministre, Soumeylou Boubèye Maïga.
Le chef du gouvernement a commencé par souhaiter une bonne et heureuse année au président de la République, avant d’indiquer que la concrétisation du projet de société d’Ibrahim Boubacar Keita, «Notre Grand Mali avance», fait obligation à l’équipe qu’il dirige de transformer et de servir le Mali. Parmi les réformes à faire aboutir, a-t-il souligné, figure tout d’abord la révision constitutionnelle autour de laquelle il faut bâtir un vrai consensus populaire. Le gouvernement, selon son chef, a aussi inscrit dans ses priorités la poursuite de la réorganisation territoriale, qui prendra mieux en compte la diversité de notre pays.
La mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger, annonce le Premier ministre, balise la voie à des évolutions institutionnelles qui peuvent être sans hésitation qualifiées d’incontournables et de majeures. C’est pourquoi, a-t-il ajouté, elles figurent en bonne place dans les Programmes de travail et d’action du gouvernement.
Transformer le Mali, à l’en croire, c’est également innover dans les solutions apportées, rappelant que grâce à un ciblage précis des domaines à traiter et des populations bénéficiaires, le Programme présidentiel d’urgences sociales a considérablement amélioré le quotidien de dizaines de milliers de nos concitoyens. « Tout au long de l’année 2019, le gouvernement préservera dans toutes ses actions le même souci de retombées rapides, positives et concrètes, la même démarche pragmatique, la même volonté d’apporter à nos compatriotes des raisons supplémentaires de croire en l’avenir», a promis le Premier ministre.
Les principes de travail du «Team SBM» sont clairs. «Dans la conjoncture que continue d’affronter notre pays, un équilibre est à observer par nous entre l’indispensable écoute, la nécessaire pédagogie et l’incontournable fermeté. Nous nous attacherons à respecter le recours à ces trois principes dans le traitement de tous les grands dossiers de la Nation, qu’il s’agisse de la poursuite de la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation, du rétablissement de l’apaisement dans le Centre du Mali ou de la restauration de la cohésion sociale», a martelé le chef de l’administration malienne.
CONSENSUS POPULAIRE – C’est à travers le président de l’Assemblée nationale, Issiaka Sidibé que les chefs des institutions de la République ont présenté au chef de l’Etat leurs vœux. Il a, d’abord, salué la volonté du gouvernement de parachever le projet de réorganisation territoriale. «Les institutions de la République, singulièrement l’Assemblée nationale, continueront d’apporter tout leur appui au processus de réorganisation administrative. Il en sera également ainsi pour les futures réformes institutionnelles et politiques attendues en 2019», a-t-il énoncé.
De plus, l’honorable Issiaka Sidibé a assuré n’avoir point de doute que toutes les réformes prévues au cours de cette année seront menées de manière inclusive pour contrecarrer toutes velléités éventuelles de controverse. «Les différents exploits réalisés par nos forces de défense et de sécurité sur le terrain, la lutte contre le terrorisme, l’insécurité, la défense du territoire national, la libre circulation des personnes et de leurs biens nous fondent à être tout à fait confiants …», a déclaré le président de l’Assemblée nationale.
Par la suite, c’est le Médiateur de la République, Pr Baba Akhib Haidara qui a présenté ses vœux et ceux des chefs des autorités administratives indépendantes au président Kéïta. Selon lui, l’année 2019 verra probablement se concrétiser de nombreux projets annoncés dans le programme de développement du chef de l’Etat, pour le progrès du Mali. Malgré les adversités éventuelles que susciterait leur exécution, a affirmé le Médiateur de la République, ces chantiers qui ont été ouverts pour la sortie de crise définitive, pour la réconciliation de la Nation, pour la paix et le développement, en d’autres termes pour le bonheur et la dignité du peuple malien tout entier, continueront et doivent continuer. Pour Baba Akhib Haidara, dans leur globalité et leur finalité, ces chantiers vont bien au-delà de l’horizon d’un calendrier de règlement de conflits, et s’inscrivent dans les schémas qui dessinent le Mali de demain, le Mali auquel aspire tout notre peuple, particulièrement sa jeunesse.
Le président de la République a, dans sa réponse, en tout premier lieu, rappelé le contexte particulier et difficile dans lequel il a pris les rênes du pays, saluant et félicitant le Premier ministre pour avoir relevé le défi de l’organisation à date de l’élection présidentielle.
«Mon bonheur, c’est de constater qu’après une année 2018 si chargée, si éprouvante, mais si porteuse de prémices d’un Mali qui se retrouve, qui se reconstruit dans son unité et dans la diversité, parce que des hommes et des femmes de foi ont décidé, face aux vicissitudes de l’histoire, de continuer leur vivre ensemble, de construire leur devenir commun», s’est-il réjoui.
Ibrahim Boubacar Keïta a ensuite indiqué qu’il faut réussir la révision constitutionnelle à partir d’un véritable consensus populaire, estimant que c’est de cette révision constitutionnelle et de la réorganisation territoriale que découleront les possibilités d’une vraie mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation. Pour lui, il y a lieu d’engager un dialogue fécond, réel, inclusif impliquant tous les fils et toutes les filles du Mali tant de l’intérieur que de l’extérieur. Le président Kéïta a aussi évoqué les multiples actions de développement initiées par le gouvernement, en l’occurrence le Programme présidentiel d’urgences.
Par ailleurs, le chef de l’Etat s’est dit convaincu que la première priorité est effectivement la mise en place d’institutions fortes, ajoutant que ces structures, à travers leurs présidents, incarnent l’image du citoyen malien moderne assoiffé de liberté individuelle et collective, désireux de préserver sa quiétude et aspirant à une vie décente où sa dignité humaine sera préservée dans un environnement sain et convivial. «A travers vous, M. le Médiateur de la République, chaque entité de notre administration sait désormais qu’elle est redevable devant le peuple, et que la reddition des comptes est une obligation d’une bonne gouvernance démocratique, elle s’impose à tous», a-t-il souligné.
Enfin, le président Keïta a insisté sur une plus grande professionnalisation du service public dans son ensemble, estimant que cela est une des conditions de l’amélioration de l’Etat, gage de développement du Mali. Pour terminer, le chef de l’Etat a souhaité une bonne et heureuse année 2019 à ses interlocuteurs.
Massa SIDIBé
L’Essor