En déclarant hier, qu’il n’ « y aura pas de partage de gâteau, pas de clientélisme, pas de clanisme … « , Ibrahima Boubacar Keïta a jeté un pavé dans la marre aux caïmans qui croiraient avoir vu juste de le rejoindre par opportunisme.
Lors de sa déclaration à la presse comme président élu, Ibrahim Boubacar Keïta a lancé un message clair aux hommes et femmes qui ont rejoint son camp pour espérer participer à un partage de gâteau ou pour avoir une surprotection du pouvoir. Mal les a pris hier car IBK dit n’avoir jamais promis quoi que ce soit à qui que ce soit. Celui-ci a précisé que son « pouvoir ne sera pas un partage de gâteau. Les postes reviendront à ceux qui le méritent, il ne sera pas question de népotisme dans mon pouvoir ».
Cet avertissement ne peut que jeter un froid dans le dos de plusieurs personnes présentes à cette cérémonie à laquelle étaient présents certains anciens candidats dont certains ont enfreint aux pactes de leurs partis respectifs pour rejoindre le rang du favoris de la présidentielle.
Comme pour enfoncer le clou, le nouveau chef de l’Etat a salué son principal adversaire et ses partenaires pour avoir respecté leur choix. Soumaïla Cissé, finaliste de la présidentielle, et ses partisans ont eu droit à la reconnaissance du président élu bien plus que le ralliement de beaucoup de ceux qui étaient (hier) les adversaires d’IBK, devenus aujourd’hui des alliés de circonstance.
Ibrahim Boubacar Keita s’est aussi engagé à servir le pays dans la plus grande transparence, l’impartialité et avec dévouement. « Je ne trahirai jamais le Mali, je ne servirai pas un parti mais le Mali », a-t-il assuré.
Ces propos clairs n’ont rien de rassurant pour ceux qui auraient battu campagne pour le favoris des deux tours de la présidentielle espérant se tailler un morceau du gâteau national.
Pour IBK, seul le Mali prime. « Je serai le président de tous les Maliens sans exclusive aucune », a-t-il assené.
Contrairement à ceux de ses partisans qui soutiennent une chasse à l’homme contre les opposants, IBK assure que son premier travail consistera à rassembler tous les Maliens autour des idéaux de paix et de tolérance au service d’une démocratie forte.
« Je serai le président de la réconciliation nationale, nécessaire pour faire face aux défis de l’ère ».
IBK assure de réinstaurer un état de droit, de reformer une armée forte, de restructurer l’école et de redynamiser l’économie pour un Mali souverain, respecté, digne et fier.
Reste à savoir comment le nouveau président pourra-t-il séparer les bons grains de l’ivraie en cette phase de consultation pour la formation de son nouveau gouvernement et son futur manager ?
Markatié Daou
Source: L’Indicateur du Renouveau