Les raisons qui justifient la débâcle du candidat Soumaïla Cissé au premier et au second tour de la présidentielle 2013 sont diverses mais connues par la majorité de Maliens. A-t-il été rattrapé par son passé? Ses camarades l’ont-ils trahi au profit d’IBK? Lire notre décryptage.
Suite au coup d’état du 22 mars 2012, il y a eu deux regroupements politiques au Mali. À savoir : les pros putschistes réunis au sein de la Confédération des organisations patriotiques du Mali (COPAM) et les antis putschistes logés au Front uni pour la sauvegarde de la démocratie et la république (FDR) où est issu Soumaïla Cissé.
À signaler que ce regroupement qui serait proche du président de la république par intérim, le Pr Dioncounda Traoré, a été contesté. Et pour cause, la majorité de Maliens soutenant la COPAM proposait la tenue des concertations nationales pour donner un nouveau départ au Mali alors que le FDR exigeait le retour à l’ordre constitutionnel. C’est-à-dire, la remise en cause des acquis du coup d’état qui allait mettre le pays dans un autre chaos indescriptible.
Ainsi, l’appartenance de Soumi à ces gens de rebut lui a coûté chère. Aussi, à tort ou à raison certains ont affirmé que le candidat de l’Union pour la république et la démocratie (URD) serait impliqué dans le fameux embargo imposé par la CEDEAO sur le Mali suite au coup d’état qui a mis fin à l’ordre constitutionnel. Ce bruit a abasourdi l’opinion nationale jusqu’à la tenue de la présidentielle 2013. Pourtant, l’ex président de la commission de l’Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA) a eu l’occasion de réfuter ces allégations qui, selon lui, constituent un moyen pour ses adversaires politiques de porter atteinte à sa réputation.
Les militants du parti ont commis une autre erreur en s’en prenant à l’administration territoriale dont ils ont accusée de ‘’partisane’’ après que celle-ci ait publié les résultats provisoires du premier tour du scrutin présidentiel. À l’instar de Amadou Koïta, un transfuge du PDES qui a trouvé une ombre à côté de Jeamille Bittar, les partisans de Soumaïla Cissé sont allés trop loin. En effet, ils avaient demandé la démission même de Moussa Sinko Coulibaly, ministre de l’administration territoriale, de la décentralisation et de l’aménagement du territoire. En vertu de quoi, les militants de l’URD ont-ils tenu de propos désagréables à l’endroit de certains hauts responsables de notre pays?
Mais Dieu faisant bien les choses, lors du second tour, IBK grâce aux alliances a terrassé son adversaire. À preuve, seuls deux prétendants au fauteuil présidentiel sur 27 ont rejoint le camp de soumaïla. Il s’agit de Modibo Sidibé abhorré par les Maliens à cause de son insociabilité et de Bittar qui serait libanais de souche. Aussi bizarre que cela puisse paraitre, Soumi aurait publiquement affirmé appartenir aux Sarakolé qu’aux Sonrhaï. S’agit-il d’un changement d’ethnie de dernière minute pour accéder au palais de Koulouba ou d’une mauvaise interprétation des propos? En tout cas, les réponses à cette question sont mitigées.
Ces allégations ont été extrêmement chères à Soumaïla Cissé. Cependant, certes il a perdu mais il a reconnu la victoire d’IBK tout en lui souhaitant bonne chance et pour l’émergence d’un Mali nouveau. Quelle sera l’avenir de l’URD et de sa coalition, le FDR? Vont-elles se ranger dans la lignée des probables opposants au régime d’IBK ? Seul le temps nous le dira.
S. DIARRASSOUBA
Source: Ciwara Info