La colère monte d’un cran entre les syndicats et le Gouvernement à travers le Département du Travail et de la Fonction Publique. Le préavis de grève déposé, il y a quelques jours, prend effet à compter du 9 avril prochain pour une paralysie de 48 heures dans les services de l’eau et de l’électricité. D’ici là, un terrain d’entente peut être trouvé. Mais, pour l’instant, rien n’est acquis.
Décidés à passer à la vitesse supérieure pour la défense des intérêts matériels et moraux des travailleurs du double secteur, les syndicats de l’eau et de l’électricité ne veulent plus reculer. À travers une Assemblée Générale et par voie de presse, ils avaient multiplié les alertes. La semaine dernière, il y a eu une rencontre entre le Chef du Département de tutelle et les syndicats. C’est après cette rencontre que les Leaders du syndicat ont estimé que: « trop, c’est trop ». Donc, il faut aller à la guerre pour mieux se faire entendre. Dans leur préavis de grève dont nous avons reçu copie, le syndicat unique des travailleurs de l’eau et de l’électricité et l’intersyndicale de la société énergie du Mali (SYNACOME, SUTEELEC) déclare que: vu la Constitution de la République du Mali ; considérant les conventions de l’Organisation Internationale du travail (OIT) relatives à la liberté et au droit syndical ; considérant que depuis le 10 avril 2017 le SUTEELEC et l’intersyndicale de EDM S.A ont transmis un mémorandum au Ministère de l’Energie et de l’Eau ; considérant la rupture du dialogue social par l’autorité de tutelle autour de ce document mémorandum ; considérant la gouvernance de l’EDM S.A avec la nomination de 4 Directeurs en 4 ans entrainant ainsi une instabilité au sein de l’entreprise ; considérant les autres points du mémorandum ; considérant l’extension du périmètre de concession des secteurs eau et électricité, qu’il réclame des efforts du côté de l’État pour rendre meilleures les conditions d’accès des populations à l’eau et à l’électricité en améliorant le taux de desserte ; demande le respect et le suivi des plans d’investissement dans le cadre de la réforme institutionnelle du sous-secteur de l’eau et de l’électricité ; exige un réajustement des tarifs de l’eau et de l’électricité permettant de couvrir les coûts de production de l’eau et de l’électricité ; exige de revoir à la hausse la subvention de l’EDM SA ; exige l’octroi d’une subvention conséquente à la SOMAGEP-SA pour alléger le coût de production de l’eau ; exige l’application d’un tarif préférentiel de l’électricité à la SOMAGEP-SA pour alléger le coût de production de l’eau ; exige la diversification des sources d’énergie pour le pays en investissant davantage dans l’hydraulique et les énergies nouvelles et renouvelables; exige la stabilité dans la gouvernance des entreprises ; exige la présence des partenaires sociaux au sein du Conseil d’Administration de l’EDM-SA ; exige l’application intégrale du protocole d’accord signé entre l’Etat et les travailleurs des sous-secteurs de l’eau et de l’électricité ; exige la résolution rapide des difficultés liées à l’environnement du site de «Balingué» dans le cadre du respect des normes d’hygiène, de sécurité et de santé en milieu de travail. Les syndicats exigent l’accompagnement de l’État à l’intégration des nouveaux centres. La non-satisfaction des points ci-dessus évoqués entrainera une grève d’avertissement de 48h à compter du lundi 9 avril prochain à partir de zéro heure au mercredi 11 avril à la même heure.
BELLEM : LE COMBAT