Le recueil collectif initié par Aicha Diarra, présidente de l’association la voix du Mali (VOM) a été lancé officiellement ce samedi 24 novembre 2018 dans la ville natale de la pauvre Ramata, notamment Fana. Avec Mme Keita Coumba Doumbia épouse de l’artiste Salif Keita comme marraine et parrainé par l’ancien Premier ministre et président du parti YELEMA et non moins écrivain, Moussa Mara, la cérémonie de lancement de l’ouvrage a eu lieu dans la salle de réunion de la mairie de Fana qui a refusé du monde pour la circonstance car la ville s’est mobilisée pour soutenir la famille endeuillée.
« La parole s’envole mais l’écriture reste », dit-on. C’est dans cette optique que des écrivains africains, européens et américains ont inscrit sur la mort de Ramata Diarra, une fillette albinos de Fana (Mali) sur la page noire de l’histoire de l’humanité. En effet, après la mort tragique de la petite albinos Ramata Diarra, le 13 mai 2018, l’écrivaine et présidente de l’association la voix du Mali, Aicha Diarra, au-delà des condamnations, a initié la rédaction d’un ouvrage collectif en hommage à la victime. Une initiative partie des réseaux sociaux. Du coup, ses collègues écrivains ont partagé cette idée humanitaire pour que justice soit faite en punissant ceux qui ont commandité cet acte ignoble. Cet ouvrage a enfin vu le jour, le samedi 24 novembre 2018. Il a été réalisé par plus de 200 personnes, précise l’initiatrice.
A travers ce livre, les auteurs ont montré leur indignation de la pratique inhumaine dont Ramata a été victime car toute vie est sacrée. Il a mobilisé plusieurs pays dont le Sénégal, le Mali, le Maroc, le Niger, l’Algérie, etc. Selon l’initiatrice de l’ouvrage, ce livre est un moyen de mobilisation contre la discrimination et la violation des droits de l’homme. Il est composé de 160 pages environ dont plus de 200 poèmes, indique-t-elle. Les 70% des revenus de ce livre reviendront à la famille de la victime, promet Aicha Diarra.
Moussa Marra, parrain de la cérémonie, pour sa part, a encouragé cette belle action initiée par les jeunes et a exprimé son émotion. « L’émotion a été nationale, nous avons tous été choqués », laisse-t-il entendre. « Prions pour le repos de l’âme de la petite et pour que son sacrifice puisse être l’évènement qui va protéger définitivement tous les autres enfants et albinos et tous ceux qui par leur différence risquent de subir le même sort », poursuit-il.
Ensuite, Moussa Marra insiste sur l’assistance à la famille éplorée car, selon lui, personne ne peut mesurer la douleur qu’elle vit. C’est pourquoi cette famille mérite d’être assistée et accompagnée par toutes les bonnes volontés de Fana et d’ailleurs, affirme-t-il.
Au-delà de l’assistance, ce dont cette famille a besoin le plus, c’est la justice. Elle ne fera jamais son deuil tant que la justice ne passe pas pour la famille. Mieux, pour le pays, ajoute le parrain.
Dans certains endroits, on pense qu’au Mali on est tous barbares. Si la justice ne passe pas, la réputation de notre pays restera entachée, rappelle Monsieur Mara. Pour lui, il faut qu’on puisse démontrer que ceux qui ont commandité cet acte sont traduits devant la justice, devant tout le monde, recommande-t-il. Sans justice, il ne peut y avoir de pardon. Pour ce faire, Moussa Mara souhaiterait que le sous-préfet de Fana se fasse leur porte-parole auprès du juge.
Pour conclure, il a réaffirmé sa fierté de l’acte de la présidente Aicha Diarra pour cette initiative en faveur de l’une des nôtres.
Oumar SANOGO
Source: Le Démocrate