Le premier gouvernement du président Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) sous le leadership du premier ministre, Soumeylou Boubèye Maïga est déjà sur place depuis le dimanche 9 septembre 2018. Ce gouvernement de 32 membres est considéré par l’opposition comme « illégal et illégitime ». Ainsi, pour éviter une crise postélectorale dont personne ne connait l’issue, l’ancien premier ministre du Mali, Moussa Mara a invité le chef de l’Etat, Ibrahim Boubacar Keïta à opter pour une gouvernance inclusive du pays associant notamment le camp de Soumaïla CISSE. « Le « Parti YELEMA, le changement » réitère au Chef de l’Etat son souhait d’une Gouvernance inclusive du pays associant notamment le camp de Soumaïla CISSE et estime que seule cette inclusivité permettra au pays de dépasser la crise politique actuelle et faire face avec quelques chances de succès aux défis nombreux qui se posent au Mali », indique le parti de l’ex premier ministre Moussa Mara.
Dans un communiqué en date du 11 Septembre 2018, le parti Yéléma réagit face au gouvernement mis en place par le premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga. « Le « Parti YELEMA, le changement » a appris la nomination du 1er Gouvernement du dernier mandat du président de la République. Il prend acte de cette décision. Le « Parti YELEMA, le changement » encourage les membres de la nouvelle équipe Gouvernementale à travailler dans l’intérêt exclusif du peuple malien. Il informe l’opinion que cette équipe contient un de ses cadres, bien qu’il n’ait pas été consulté dans le choix de celui-ci », c’est ce qui ressort du communiqué du parti Yelema signé par son premier vice-président, Abdoulaye DIARRA. Dans ce communiqué, le parti de l’ancien premier ministre du Mali, Moussa Mara a souhaité une gouvernance inclusive du pays tout en associant le camp de Soumaïla CISSE. « Le « Parti YELEMA, le changement » réitère au Chef de l’Etat son souhait d’une Gouvernance inclusive du pays associant notamment le camp de Soumaïla CISSE et estime que seule cette inclusivité permettra au pays de dépasser la crise politique actuelle et faire face avec quelques chances de succès aux défis nombreux qui se posent au Mali », précise le parti de l’ex premier ministre Moussa Mara.
Gouvernement d’union nationale : un moyen de calmer les tensions ?
Bien avant cette proposition de l’ancien premier ministre, Moussa Mara, l’éminent avocat au barreau malien, Me Cheick Oumar Konaré avait, dans une contribution, souhaité une gestion inclusive du pays. «former un gouvernement d’union nationale où la primature et plusieurs ministères clés reviennent à l’opposition: cette équipe, qui durera un ou deux ans, aura charge d’organiser, sous supervision internationale, les élections législatives, régionales et communales avec la garantie que nul n’en contestera les résultats; laisser le gouvernement à l’opposition au cas où elle sort majoritaire des législatives; laisser le président IBK former le gouvernement de son choix au cas où ses partisans gagnent aux législatives; convoquer des assises nationales pour relire l’accord de paix, la loi électorale et la Constitution du Mali », avait proposé Me Cheick Oumar Konaré.
La contestation ne faiblit pas
L’opposition ne lâche pas prise. Pour preuve, le samedi 15 septembre prochain, elle entend organiser une grande marche populaire, démocratique et pacifique contre « la dictature de la fraude, le truquage électoral, le bourrage d’urnes ». Il faut rappeler que depuis bientôt un mois, chaque week-end, les partisans de l’honorable Soumaïla Cissé organisent différentes manifestations (marches, meeting) pour exiger la vérité des urnes, le respect du vote des maliens, le respect de la souveraineté du peuple malien. En plus du respect de la démocratie malienne, les manifestants demandent aussi la libération de Paul Ismaël Boro, Moussa Kimbiri et de Bourama Diarra considérés comme des « détenus politiques ». Ces différentes mobilisations populaires font suite à la proclamation des résultats de la présidentielle de 2018 par la Cour Constitutionnelle qui donne 67,16% au président sortant Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) et 32,84% à l’honorable Soumaïla Cissé. Or, selon l’opposition, c’est Soumaïla Cissé qui a gagné avec 51,75% contre 48,25% pour IBK. Ibrahim Boubacar Keïta a prêté serment le 4 septembre dernier mais dans l’entendement de l’opposition, c’est Soumaïla Cissé qui est le président de la République du Mali. En clair, l’opposition ne reconnait pas IBK comme président du Mali et rejette par conséquent le gouvernement mis en place.
Aguibou Sogodogo
Source: Le Républicain