Plusieurs personnes ont été blessées samedi à Bulawayo, la deuxième ville du Zimbabwe, par une explosion d’origine inconnue survenue à la fin d’une réunion électorale du président Emmerson Mnangagwa, qui a été évacué sain et sauf.
« Le président a été évacué avec succès. Il se trouve au siège de la province à Bulawayo », a déclaré au téléphone à l’AFP son porte-parole, George Charamba.
« Nous pensons qu’il s’agit d’une explosion, qui semble s’être produite très près de la tribune où se trouvaient les personnalités », a poursuivi M. Charamba, sans autre précision.
Selon un correspondant de l’AFP sur place, au moins plusieurs personnes ont été blessées par la déflagration et conduites à l’hôpital dans un état qui n’a pas été précisé.
Les télévisions locales diffusaient samedi après-midi des images du White City Stadium, où s’est déroulée la réunion de campagne, montrant des médecins assistant des victimes couchées à même le sol, dans la chaos et la confusion.
De nombreuses ambulances étaient présentes sur place pour évacuer ces blessés, a précisé le correspondant de l’AFP.
« Je confirme cet incident malheureux », a déclaré à l’AFP le ministre de l’Intérieur Obert Mpofu. « Il y a eu des blessés mais je ne dispose pas d’autres détails pour l’instant », a-t-il ajouté.
Selon des témoins, l’explosion s’est produite alors que le chef de l’Etat, candidat du parti au pouvoir, la Zanu-PF, à l’élection présidentielle prévue le 30 juillet prochain, venait de terminer son discours devant plusieurs centaines de ses partisans.
Une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux montre une forte déflagration à proximité d’un petit escalier par lequel des officiels descendaient à la fin du meeting.
« Il y a eu une explosion au moment où Mnangagwa était en train de quitter la tribune et les gens ont commencé à fuir dans toutes les directions », a décrit le correspondant de l’AFP, « l’accès à la tribune a alors été interdit mais plusieurs personnes qui s’y trouvaient semblent avoir été blessées ».
– ‘Non à la violence’ –
Le principal adversaire de M. Mnangagwa à la présidentielle, Nelson Chamisa, a très rapidement condamné les « terribles événements » survenus à Bulawayo, considérée comme un bastion de l’opposition au régime.
« Nos prières vont aux blessés, nous espérons que personne n’a perdu la vie », a écrit sur Twitter le candidat du Mouvement pour un changement démocratique (MDC). « La violence n’a pas de place dans notre vie politique », a-t-il ajouté.
« Nous prions pour la vie et la santé des blessés », a indiqué un autre opposant, le pasteur Ewan Marawire, « nous devons prier pour la paix dans notre pays en ce moment difficile ».
Les scrutins présidentiel et législatifs du 30 juillet sont les premiers organisés depuis la démission en novembre du président Robert Mugabe, qui a dirigé le Zimbabwe d’une main de fer depuis son indépendance en 1980.
Lâché par l’armée et son parti, M. Mugabe a été remplacé par M. Mnangagwa, son ancien vice-président qu’il venait de limoger sur pression de son épouse Grace.
Le nouveau chef de l’Etat a fait de la relance de l’économie du pays, sortie exsangue de l’ère Mugabe, et de la lutte contre la corruption ses deux priorités. Il a promis des élections libres, transparentes et honnêtes.
Mais ses critiques en doutent, qui rappellent qu’Emmerson Mnangagwa a été un des exécuteurs de la répression ordonnée sous l’ère de son prédécesseur. pendant laquelle les scrutins ont été entachés de fraudes et de violences.
Le nouveau régime zimbabwéen, qui tente de renouer avec l’Occident, a invité la communauté internationale, dont l’UE et le Commonwealth, à venir observer les élections de 2018.
Une première délégation de 40 observateurs européens a commencé à se déployer samedi dans l’ensemble des dix provinces du pays pour veiller au bon déroulement du scrutin.
Sauf énorme surprise, Emmerson Mnangagwa est assuré de remporter la présidentielle face à Nelson Chamisa, dont le parti est tiraillé par les divisions depuis le décès de son chef historique Morgan Tsvangirai, en février.
Un total de 23 candidats ont été officiellement enregistrés pour participer à la présidentielle.
AFP