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Mali : lâché par les dignitaires religieux, IBK peut-il encore gagner ?

Le divorce est consommé entre le président malien Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) et les principaux dignitaires religieux du pays. Après plusieurs mois de relations glaciales, la principale autorité musulmane du pays, le Chérif de Nioro, a officialisé la rupture à l’occasion de la fête de l’Aïd en appelant pour la première fois à « voter contre IBK ». Un obstacle insurmontable pour le président sortant ?

Au Mali, on a coutume de dire que c’est le Chérif de Nioro qui tient l’échelle menant au pouvoir suprême. En 2013, IBK avait pu bénéficier du soutien total du Chérif pour battre campagne. Un soutien moral doublé d’une assistance logistique et financière considérable, dont ne pourra pas bénéficier IBK à l’occasion de la présidentielle du 29 juillet.

En cause, la situation du pays, qui n’a pas connu au cours des cinq dernières années les progrès escomptés sur le chemin de la paix, de la stabilité et du développement économique. Egalement, la corruption endémique du régime IBK. En cause aussi, l’attitude personnelle d’IBK, jugée hautaine, auprès de celui qui est souvent considéré comme la plus haute autorité morale du pays.

En appelant à « voter contre IBK », le Chérif de Nioro officialise une prise de position qui semblait inéluctable depuis plusieurs mois, et qui, selon toute évidence, est la première étape d’un lâchage général des autorités musulmanes modérées du pays. Il est peu vraisemblable que la sortie du Chérif n’ait pas été coordonnée avec le président du Haut Conseil Islamique, l’imam Mahmoud Dicko, dont il est très proche.

Mahmoud Dicko a déjà affirmé par le passé que la communauté musulmane malienne se rangerait à l’unisson derrière le choix du Chérif de Nioro, et que le candidat qu’il désignerait serait celui de l’ensemble des dignitaires religieux. Une position également soutenue par le très respecté Chérif Ousmane Madani Haïdara.

IBK peut-il être réélu sans le soutien des chefs religieux qui l’avaient porté au pouvoir ? L’hypothèse est douteuse au regard du poids de l’islam confrérique dans le Mali contemporain. Si IBK peut désormais bénéficier des moyens de l’Etat pour mener campagne, sa base électorale a fortement rétréci depuis 2013.

En attendant de savoir sur quel candidat se porteront les voix des religieux, il y a fort à parier que leur défection entrainera un coup mortel aux rêves de réélection d’Ibrahim Boubacar Keïta.

Agoravox

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