Les policiers et les usagers ont été moins encombrés ces derniers temps par les questions de vignettes automobiles. La raison n’est pas compliquée à trouver, même si elle reste incroyable pour une République à l’économie exsangue et sinistrée. Ce retard dans la distribution des vignettes automobiles au titre de l’année 2019 au Mali revêtirait un autre coup mortel à la bonne gouvernance.
Notre équipe d’investigation s’est rendue dans quelques centres des Impôts pour nous enquérir. La situation, d’après plusieurs de nos interlocuteurs, reste au point. Selon plusieurs sources concordantes, cette pénurie des vignettes en République du Mali serait une première depuis l’instauration des vignettes automobiles.
Plusieurs cadres de la Direction des Impôts, sans langue de bois, affirment que le marché des vignettes de cette année 2019 serait géré exclusivement par le ministre des Finances en partenariat avec la famille présidentielle. Selon des sources à la Direction des Impôts, cette carence mystérieuse pour manque de professionnalisme du pouvoir aurait entraîné une baisse considérable des recettes des Impôts au compte du premier trimestre 2019.
Selon d’autres recoupements, les usagers motocyclistes auraient également eu leurs vignettes tardivement, courant Févier 2019. Des techniciens de la direction des impôts, que nous tenons à protéger, affirment qu’avec les immixtions à répétition du ministre de tutelle et de la famille présidentielle dans la gestion des marchés et fonctionnement des impôts, leur service se trouverait en régression d’année en année. Plusieurs agents des impôts déplorent le piétinement des textes en vigueur. Tous les marchés obtenus par les « protégés » de la famille présidentielle et du premier ministre Soumeylou Boubèye Maiga auraient bénéficié, sur demande écrite du Directeur National des impôts du Mali, de la gratuité des droits d’enregistrements des marchés aux impôts qui s’élèveraient à plus de 20 milliards de FCFA entre 2018 et 2019.
Selon les informations recueillies, malgré les dénonciations, le bureau du vérificateur tarde à ouvrir une enquête sur les conditions de la gratuité des droits d’enregistrements au Mali qui auraient couvert certains marchés. Enfin, selon les recoupements, tous les marchés ayant provoqué des scandales financiers du régime IBK auraient bénéficié de l’implication du Directeur des impôts de la gratuité des droits d’enregistrement des marchés.
Affaire à suivre
Figaro mali