Parallèlement à la marche du 21 mai à Bamako, l’opposition politique du Mali (associée à la société civile) en France tiendra un sit-in à Paris. Le dénominateur commun de ces deux manifs: dénoncer les dérives du régime en place. Ces évènements sont de nature différente, certes ; mais ils sont empreints d’un même engagement ferme visant à circonscrire les maux dérivés de la mauvaise gouvernance, érigée en système sous IBK.
Une mauvaise gouvernance dont les conséquences sont senties et vécues bien au-delà des frontières maliennes, notamment en France où nos compatriotes se plaignent de la détérioration des conditions d’accueil dans le consulat, de la corruption généralisée dans le recrutement et la gestion du personnel dans ledit consulat. Aussi, les membres de l’opposition politique en France s’insurgent contre la mauvaise gestion du dossier du nord, l’insécurité grandissante et la vie chère devenue le quotidien des Maliens.
Le régime IBK se souviendra longtemps de cette journée du 21 mai 2016. Et pour cause. L’opposition politique du Mali va investir la rue (à Bamako) et la devanture de l’ambassade du Mali en France, pour exprimer son ras-le-bol face aux dérives d’un régime qui a fait des scandales sa marque de fabrique. Une première depuis l’élection d’IBK.
À Paris, les opposants ont opté pour un sit-in qui se tiendra à 14h précise devant l’Ambassade du Mali en France (89 rue du Cherche-Midi 75009 Paris), selon un communiqué diffusé à cet effet. Il réunira les Maliens de France, de différentes sensibilités politiques de l’opposition démocratique et républicaine et de la société civile.
Tous viendront clamer leur mécontentement et leur déception face aux agissements du régime IBK dont l’élection avait suscité un immense espoir chez les Maliens établis en France. « Nous espérions connaitre une amélioration de la gouvernance générale du pays d’origine et en conséquence une meilleure gestion des affaires de notre communauté en France par la mission diplomatique et consulaire: que d’espoirs déçus », peut-on lire dans leur communiqué.
Les raisons de la déception
Mais, que dalle ! À l’œuvre depuis deux ans et demi, IBK a déçu les espoirs qui sont aujourd’hui tout simplement dilués la corruption, le népotisme et autres pratiques nauséabondes. En France, informe l’opposition politique, on assiste à une dégradation des conditions d’accueil dans les locaux du consulat, avec comme corollaire des délais de traitements et d’attente de papiers administratifs plus longs pouvant conduire à des difficultés sur l’emploi et le logement.
Pire, ce consulat se caractérise par un manque de professionnalisme des agents, très souvent recrutés ou nommés sur des bases d’affinités de filiation et/ou d’amitié. Conséquence : leur relation avec les usagers est emprunte d’arrogance, voire d’insolence au quotidien créant somme toute une situation de crise permanente. Aussi, reproche-t-on à ce consulat, l’absence ou la mauvaise communication officielle des autorités diplomatiques et consulaires en direction de la communauté concernant les attentes et les problèmes du pays.
Pour l’opposition politique, l’ensemble de ce qui précède prend source dans la dégradation de la gouvernance générale de notre pays. Une mauvaise gouvernance qui se manifeste par la mauvaise gestion, la patrimonialisation de l’Etat, la dilapidation et le détournement des deniers publics, les surfacturations, le pilotage à vue des affaires publiques, l’improvisation, l’immixtion de la famille du Président dans les affaires de l’Etat, l’arrogance et le mépris vis-à-vis du peuple. « Tout ceci ont atteint sous le régime du Président IBK des sommets jamais égalés depuis l’indépendance de notre pays en 1960 », a déclaré haut et fort l’opposition Républicaine.
Qui précise que la mauvaise gestion de la grave crise du nord a conduit à une situation d’impasse, où un an après la signature de l’accord d’Alger, l’Etat peine à exercer sa souveraineté sur des pans entiers du territoire national dans un contexte d’insécurité généralisée où les attaques terroristes se multiplient.
Autre conséquence de cette mauvaise gouvernance : l’effondrement de la crédibilité de notre pays qui est humiliée quotidiennement par des actes amateurs de son gouvernement.
C’est pour dénoncer ces dérives que Maliens de France, de différentes sensibilités politiques de l’opposition démocratique et républicaine et de la société civile, se feront entendre dans la capitale française. Une manifestation qui aura sans doute des échos au-delà de Paris.
Issa B Dembélé
Source: L’Aube