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ORIENTATIONS SCOLAIRES : La fin des spéculations

Les orientations scolaires étaient l’objet de grandes spéculations : au cœur du « dispositif », des promoteurs privés, des cadres de l’éducation, le tout, au détriment des élèves et des structures publiques.

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Les promoteurs d’écoles privés grognent. Il s’était installé un système au Mali, où, les élèves, surtout ceux admis au DEF, étaient orientés dans les établissements privés, alors même que les établissements publics fermaient, faute d’élèves !

L’Etat a l’obligation de former tous ses fils. Dans ce cadre, pour suppléer ses efforts, il faisait recours aux privés. Cependant, depuis un certain temps, les écoles publiques fermaient, fautes d’élèves orientés. Une sorte de mafia s’était constituée : un trafic au détriment des élèves. Ainsi, l’Etat dispose de 99 établissements secondaires, qui ne recevaient que la portion congrue. Rien qu’au lycée Askia Mohamed, plus de 50 classes étaient fermées, faute d’élèves. Pendant ce temps, l’Etat « orientait » dans des écoles privées à côté, tous les élèves et payaient aux promoteurs, plus de 4 milliards de F CFA par an. Ceux-ci n’embauchaient pas et utilisaient au rabais les enseignants du public.

Il se dit que certains promoteurs démarchaient même des élèves pour les amener à demander des transferts dans leurs établissements !

Pour mettre un frein à ce système, le ministre de l’éducation nationale, Kénékouo dit Barthelemy Togo, vient d’instruire une mesure stricte pour contrer les mouvements inutiles des élèves. Désormais, les privés ne seront servis que lorsque l’école publique sera remplie et que ces privés auront fait la preuve de leur sérieux.

Cette mesure est de nature à redresser les modalités de transfert, de réorientation et de régularisation des élèves réguliers orientés dans les établissements d’enseignement secondaire général, technique et professionnel.

Pléthore et manque d’enseignants qualifiés

Les promoteurs d’écoles privées voient en la décision du ministre un frein à leur épanouissement, mais, du côté de l’éducation, on rappelle l’esprit de la « libéralisation ». «  Les promoteurs privés doivent aller vers ceux qui ne veulent pas de l’école publique. L’Etat, leur fait recours, comme un client. Si l’Etat a les moyens d’éduquer et de former ses enfants, pourquoi faire recours aux privés ? « .

Cette année, la grogne des privés s’explique par le fait qu’ils n’ont reçu « que » 62 % des élèves orientés.

Le changement pour le département ne peut se faire sans faire des mécontents. Mais il le faut pour le ministre Kénékouo Barthelemy Togo pour rehausser l’éducation nationale au Mali. La prochaine mesure, au département, est de réviser ces établissements privés, surtout que beaucoup ne répondraient pas aux normes.

Le point important de cette instruction du ministre concerne les restrictions à observer dorénavant par les services centraux et déconcentrés du ministère de l’éducation nationale. Ce point stipule, qu’aucun transfert d’un établissement public à un établissement privé, quel que soit le type d’enseignement n’est autorisé. Le transfert entre deux établissements privés au sein d’une même académie est également interdit.

Le ministre Kénékouo dit Barthelemy Togo instruit également qu’aucun élève en transfert ou en orientation ne devra être reçu par un établissement s’il n’est préalablement muni d’un acte officiel. A noter que tout acte contrevenant à ces mesures sera passible de sanction.

Les seuls transferts autorisés sont ceux relatifs au cas de mutation du parent/tuteur légal de l’élève, personnes souffrant d’un handicap physique profond et élèves souhaitant retourner dans un établissement éligible dans leur localité d’origine et correspondant au statut de l’établissement de l’orientation initiale.

La présente instruction respectée à la lettre par le département et ses services déconcentrés hypothèque déjà l’avenir de plusieurs écoles privées qui faisait de leur établissement un fond de commerce. Espérons que cette mesure salvatrice perdure, il y va de la qualité de l’éducation des enfants Maliens.

Ces mesures n’ont pas fini de faire couler des salives, et des larmes.

Aminata Traoré

 

Source: lesechos

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