Une Canadienne et un Italien enlevés en 2018 au Burkina Faso par des hommes armés ont été retrouvés vivants vendredi dans le nord-est du Mali et sont en bonne santé sous la protection des forces de l’ONU.
Édith Blais et Luca Tacchetto, tous deux âgés d’une trentaine d’années, ont échappé à leurs ravisseurs dans les environs de Kidal et se sont fait conduire auprès des Casques bleus de la mission de l’ONU au Mali (Minusma), selon des informations préliminaires fournies dans un message vocal par le chef de la Minusma, Mahamat Saleh Annadif.
Une photo prise vendredi soir au camp de la Minusma à Kidal et distribuée par la mission de l’ONU les montre tous les deux souriants, revêtus d’un tee-shirt blanc de la Minusma avec l’inscription “Ma voix, les droits, mon futur”. Ils étaient attendus samedi vers la mi-journée à Bamako, d’où ils devraient être rapatriés, ont indiqué différentes sources diplomatique et onusiennes. “Nous avons une bonne nouvelle : hier, dans l’après-midi vers 15H00, nos éléments de Kidal m’ont informé qu’ils ont pu trouver deux otages, une Canadienne et un Italien”, a dit M. Annadif. “D’après des informations préliminaires, ils doivent sûrement avoir réussi à fuir, ils ont été ramassés par un véhicule civil, lequel les a conduits vers le camp de la Minusma”, a-t-il dit. Habillés en Touareg, les deux jeunes gens, après avoir échappé à leur surveillance, ont stoppé un véhicule et ont demandé au chauffeur des les conduire au premier poste des Casques bleus, a dit une source sécuritaire sous le couvert de l’anonymat.
Aucune information n’a été fournie sur les circonstances dans lesquelles ils ont pu prendre la fuite, ni sur leurs ravisseurs.
Les Casques bleus les ont conduits au camp de Kidal, “on les a contrôlés médicalement, ils se portent vraiment bien, on les a laissés se reposer”, a dit M. Annadif.
Édith Blais, originaire de Sherbrooke, à 160 kilomètres à l’est de Montréal, et son compagnon, Lucas Tacchetto, originaire de Venise (nord de l’Italie), ont disparu mi-décembre 2018 alors qu’ils traversaient ce pays d’Afrique de l’Ouest en proie à une poussée d’attaques jihadistes.
Le couple se dirigeait en voiture vers Ouagadougou à partir de Bobo-Dioulasso, à plus de 360 kilomètres à l’ouest de la capitale burkinabè, quand leur trace a été perdue, selon la famille de la Canadienne. Ils comptaient se rendre au Togo pour un projet humanitaire avec l’organisme Zion ‘Gaïa.
Le porte-parole du gouvernement burkinabé avait indiqué en avril 2019 qu’ils avaient été enlevés et vraisemblablement conduits hors du pays, mais qu’ils n’étaient pas en danger. Un vol spécial est allé les chercher samedi à Kidal pour les ramener à Gao (nord) puis Bamako, a dit M. Annadif. “Tout à l’heure, nous serons à l’aéroport où on les remettra officiellement aux autorités maliennes qui se chargeront du reste”, a dit M. Annadif.
Le Burkina Faso, confronté depuis 2015 à des attaques jihadistes de plus en plus fréquentes et meurtrières, a connu une succession de prise d’otages, dont un Roumain et un Australien qui n’ont toujours pas été retrouvés.
Par Serge DANIEL
Tchadanthropus-tribune