Le gouvernement malien s’est dit samedi solidaire de la célèbre chanteuse malienne Rokia Traoré, arrêtée en France en vertu d’un mandat d’arrêt européen émis par la justice belge dans un litige sur la garde de sa fille, née de père belge. Le gouvernement malien “exprime sa solidarité à notre compatriote” et assure à l’opinion malienne “que les services consulaires et diplomatiques sont mobilisés pour un heureux dénouement de la question”.
Le gouvernement confirme dans un communiqué que Mme Traoré est titulaire d’un passeport diplomatique malien, confortant ainsi les griefs de l’avocat de l’artiste contre les autorités françaises, coupables selon lui d’avoir ignoré cet état de fait.La chanteuse a été arrêtée mardi à l’aéroport parisien de Roissy à sa descente d’un avion en provenance de Bamako.Selon Me Kenneth Feliho, l’interpellation est liée à un mandat d’arrêt européen émis à Bruxelles contre elle pour “enlèvement, séquestration et prise d’otage” parce qu’elle n’a pas remis sa fille de cinq à son père belge, dont Rokia Traoré est séparé, alors qu’un jugement de 2019 l’y contraignait.En fait, a précisé le parquet belge à l’AFP, l’artiste a fait l’objet de deux mandats d’arrêt européen. Le premier a été émis le 23 octobre 2019 pour non-respect du jugement de première instance rendu quelques mois auparavant. Entendue le 22 janvier 2020 par un juge bruxellois, Mme Traoré avait déclaré qu’elle reviendrait présenter l’enfant dans un délai d’un mois, ce qu’elle n’a pas fait, suscitant un second mandat d’arrêt pour non-présentation d’enfant, a souligné le parquet.La chanteuse conteste depuis le début la décision de la justice belge de confier la garde exclusive de l’enfant à son père, selon Me Feliho.
Elle a interjeté appel du jugement de première instance.Rokia Traoré a été incarcérée après son interpellation et une audience est désormais prévue à Paris le 18 mars pour examiner la demande de remise de la chanteuse à la Belgique.Rokia Traoré, chanteuse et guitariste, est aussi connue pour son engagement en faveur des réfugiés et pour avoir été nommée en 2016 ambassadrice de bonne volonté par le Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR).”Elle allait à Paris pour prendre ensuite un train pour son audience d’appel à Bruxelles, mais aussi dans le cadre d’une mission des affaires culturelles maliennes pour laquelle elle avait un passeport diplomatique”, a protesté son avocat.
Source : AFP