L’éviction de Bocar Tréta du gouvernement continue de faire couler des salives et son lot de commentaires et d’interrogations sur les raisons et les motivations du président de la république et fidèle compagnon de lutte depuis l’ADEMA jusqu’au RPM.
Depuis le départ du Secrétaire général du Rassemblement pour le Mali du gouvernement dirigé par Modibo Keita, beaucoup de maliens continuent à se demander comment le président de la république a accepté de se débarrasser de cette manière son fidèle parmi les fidèles compagnons de lutte de l’ADEMA au RPM depuis 2001. Si l’intéressé continue de garder toujours le silence, la plupart des observateurs politiques, pense qu’il faudra beaucoup de courage et de sagesse pour ne pas essayer de laver cette humiliation. D’ailleurs des rumeurs des plus folles font état de la gestation d’un nouveau parti autour de Tréta. Selon nos sources, l’éviction de Bocar Tréta était prévisible depuis le premier gouvernement formé par Oumar Tatam Ly à cause des divergences de la gestion des affaires de l’Etat avec le président de la république. Il a fallu l’intervention des sages du parti et des leaders religieux pour éteindre les feux. Force est de reconnaitre aussi il ne pourrait être autrement car le président de la république venait à peine de débuter son quinquennat. Si cette guéguerre au sein du parti éclatait, cela risquerait d’affecter la crédibilité du pouvoir et du président IBK vis-à-vis des maliens qui avaient voté à plus de 77%. C’est sous ce climat de méfiance que cette collaboration a pu continuer jusqu’au dernier remaniement. En effet les raisons qui ont fait partir le secrétaire général du Rassemblement pour le Mali tirent leurs origines depuis les législatives 2014. Selon sources on reprocherait Tréta d’avoir soutenu Oulématou Tamboura contre Abdrahamane Niang à Ténenkou. Notons que Oulématou Tamboura avait démissionné du PDES pour le RPM tandis qu’Abdrahamane Niang bien se disant membre du RPM, n’aurait jamais démissionné officiellement de l’ADEMA.On reprocherait aussi à l’ancien ministre du développement rural d’avoir fait échouer Abdrahamane Niang pour le perchoir de l’Assemblée nationale. Des rumeurs font état du refus de l’ancien ministre son refus total de donner les marchés juteux de son département à la « Famille d’Abord ». Vrai ou faux on ne saurait répondre à cette question. Autre raison Bocar Tréta fort de son poids et de son influence au sein du parti s’immiscerait dans la gestion des affaires d’autres départements ministériels et chercherait toujours à imposer son point de vue. Mais selon toujours nos sources c’est que le fidèle de compagnon de lutte du président IBK serait opposé à l’augmentation des primes aux anciens premiers ministres et ministres de Mamadou Dembélé à maintenant. Ce qui n’aurait pas été du goût du président de la république et du premier ministre Modibo Keita. Cette raison semble plausible car à écouter le président de la république qui ne cesse de rappeler que ce sont les maliens qui l’ont élu avec plus de 77% et non un seul parti. Mais on ne devrait pas oublier que sa candidature fut portée et soutenue par un parti politique dirigé par Bocar Tréta avec le départ de tous les barons vers d’autres partis plus particulièrement vers le PDES et FARE AN KA WULI. A ce que tout le monde le sache, IBK n’est pas élu président de la République en candidat indépendant comme ce fut le cas d’ATT en 2002. Mais pour les observateurs avertis de la scène politique malienne, cette mise au placard de celui qui a tout donné à IBK et au RPM était inévitable car ces deux hommes appartiennent deux idéologies différentes. Selon nos informations, le président de la république serait issu appartiendrait au PMRDT tandis que le secrétaire général serait du PMT. D’ailleurs c’est cette opposition idéologique qui en est la cause du départ d’Ibrahim Boubacar Keita et ses partisans de l’ADEMA en 2000. Vu tous les sacrifices et souffrances que le secrétaire général a enduré, la sagesse voudrait que le président de la république ne se débarrasse pas de lui de cette façon humiliante dans le souci de préparer un second mandat. La question que tout le monde se pose aujourd’hui c’est de savoir si Tréta va digérer cette humiliation ? Va-t-il rester au parti et préserver son unité ? Va-t-il créer son propre parti comme affirment certains médias de la place ? Une chose est claire et quoi qu’on dise, Bocar Tréta est devenu un homme gênant et qui fait peur au sein du RPM. Les différents reports à maintes fois du congrès du parti en l’illustration parfaite de la lutte farouche de clans. Les prochains mois voire les prochaines années nous édifieront.
Sadou Bocoum
Source : Mutation