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Nord, Sud, avion, surfacturations, justice… ‘’Le Mali : un fardeau sur ma tête!’’

Ironie du sort ? Son Excellence Ibrahim Boubacar Keïta, le sauveur dont le programme se résumait en « je dis ce que je fais et je fais ce que je dis », transformé en « ce n’est pas facile », a presque vu tous les côtés négatifs du pouvoir qu’il convoitait avec boulimie depuis deux décennies. De bourde en bourde, de bas en bas, sans jamais de haut, de scandale en scandale il devient bien difficile d’espérer que son régime puisse tout de suite rebondir, tellement son entourage l’a enfoncé, après qu’il lui parut infime au point de prétendre n’être élu que grâce à son nom et pas plus ! De cause à effet, il s’affiche seul à porter le chapeau. Synthèse.

 IBK president malien ibrahim boubacar keita conference

 

En un an, les proches d’Ibrahim Boubacar Keïta se sont, au lieu de s’occuper du renforcement des acquis, illustrés dans l’autodestruction tels des termites qui grignotent le bois dans lequel ils habitent et censés vivre encore pour le restant de leur vie. Mais au bout du compte, IBK est le seul à pouvoir donner suite aux scandales pour freiner une éventuelle grogne qui risque d’enfler dans le pays.

Sur le dossier du nord du pays, malgré les voies tracées par l’accord de Ouagadougou, tout fut à refaire. Et, jusque là on traine à pouvoir peaufiner un accord global et définitif de paix. Et si à Alger, se tiennent actuellement des pourparlers, c’est pour deux raisons évidentes : Primo « l’Etat n’a pas les moyens militaires adéquats pour faire face », reconnait un Ministre, et secundo, « n’eut-été la défaite subie après la visite impréparée du Premier ministre en mai dernier à Kidal, le gouvernement serait là à brandir encore des menaces sans aller à l’essentiel », a ajouté un analyste malien.  

Au Bamako, c’est le même climat. Ici, l’opposition qui a longtemps tenté de faire comprendre au peuple qu’ « IBK n’a pas de feuille de route pour le Mali », semble fatiguée d’une lutte sans succès. « Le peuple dort encore et nous ignorons pourquoi », s’est lamenté un cadre de l’opposition. En rappel, l’opposition qui avait rejeté la politique générale du gouvernement n’avait pas manqué d’en mordre. « Ils sont allés jusqu’à déposer une motion de censure contre le gouvernement de Moussa Mara qu’ils avaient estimé incapable de résoudre les problèmes urgents de l’heure », reconnait un observateur qui conclut que « l’opposition n’est pas écoutée ici car le peuple croit qu’elle a, elle aussi dans le passé, trainé les casseroles.» Malgré tout, l’opposition qui avait critiqué le mode de gouvernance qu’elle qualifia de « chaotique », est loin d’être tombée dans le panneau. Pour preuve, des irrégularités relevées à l’issue des audits menés sur la performance et la conformité de l’achat du Boeing 737 et du marché de fournitures de matériels , d’habillement, de couchage, de campement et d’alimentation(HCCA), ainsi que des véhicules et de pièces de rechange ont montré combien, la gouvernance sous le régime IBK, est loin d’être exemplaire ou méritée pour un pays en crise.

A l’interne, la majorité présidentielle qui a depuis, hâte de reprendre la Primature aux mains de Moussa Mara, semble, elle aussi non satisfaite de l’allure qu’a pris la gouvernance à l’ère de celui qu’elle prétend avoir porté au pouvoir. C’est du moins ce qu’on puisse dire, quoique leurs agissements paraissent ironiques, tant ils changent de langage. En réaction aux cas faits de surfacturations après les audits demandés par le FMI, la coalition de partis autour d’IBK dit : « nous ne pouvons pas, dès lors, cautionner les pratiques et forfaits de ceux qui ont trahi la confiance placée en eux par le chef de l’Etat, et qui doivent être sanctionnés avec rigueur », le 11 août dernier.

 

En face, le Président IBK qui, autrefois aimait rappeler que « nul n’est au dessus de la loi », semble dépassé par les événements, tellement, il est agacé par ce qu’il convient appeler « l’humiliation » infligée à son régime louvoyant. Humiliation par ce qu’il faut méconnaître IBK, se plaisant toujours à se taper la poitrine pour s’exhiber en ‘’homme propre’’ n’hésitant pas à jurer par « Allah » de n’avoir jamais « volé » des fonds provenant du denier public. Ceci est désormais du passé. Du passé par ce qu’à l’issue des audits menés par le Bureau du Vérificateur Général, il s’avère officiellement consommé qu’un montant de plus de 29 milliards de nos francs a dû être détourné. Et en réponse aux accusations du vérificateur qui explique que :’’le ministre de le Défense-de l’époque de la passation frauduleuse des marchés- a non seulement commis des actes d’usurpation de pouvoirs qui sont de nature à rompre la chaîne de responsabilités publiques en fonction ,mais également exposé l’Etat à des risques d’exécution budgétaires majeures, et a irrégulièrement passé, exécuté et réglé les deux contrats’’ Soumeylou Boubeye qui se sent visé par le besoin de le compromettre rétorque dans un mémorandum que le vérificateur n’a pas les compétences pour effectuer des audits sur les deux marchés, au regard des dispositions du code des marchés publics. Puisqu’en vérité, comme il le dit, l’application de l’article 8 du code des marchés publics évite à s’appliquer aux mesures de publicités puisqu’il s’agit là des travaux, de fournitures et de services, concernant des besoins de défense et de sécurité nationales, exigeant le secret ou pour lesquels la protection des intérêts essentiels de l’Etat. Or le Bureau du Vérificateur, se voyant inapte au départ d’effectuer les audits du fait de l’article 8 du CMP, a dû faire recours au même code des marchés publics, « ce qui corrompt et vicie le rapport », selon l’ancien ministre. Interprétation s’il faut pour passer à la jurisprudence car un vide juridique   y a eu, ce point relève de la compétence de la section des comptes de la cour suprême qui peut effectuer tout contrôle à tout moment. Mais, le hic en est que du long du rapport fourni par la Cour, nulle part on ne compromet ouvertement tel ou tel responsable. On comprend donc pourquoi Boubeye se hâte à remonter les bretelles au vérificateur et pas à la Cour qui ne demande que des régularisations des fautes constatées.

Et comme pour ne pas se faire vilipender dès le démarrage des polémiques, Soumeylou révèle sans détour que le chef suprême des armées, Ibrahim Boubacar Keïta a été informé et a accordé son « oui » le long du processus de passation des contrats sulfureux. Comme pour dire ‘’s’il faut couler, la tâche s’avérera difficile car je n’irai pas seul du fait que je ne recevais que des ordres et si vol il y en a eu, c’est sous l’égide de Ladji !’’.

Il faut dire que là aussi, le désormais taiseux IBK est au cœur du scandale, tant qu’il ne se prononce pas ou ne demande pas à la justice de vite mettre aux arrêts les responsables véreux qui ont orchestré cette arnaque.

 

Pour ce faire, il faudra que la justice malienne à l’image de l’exemple montré par la Cour Suprême, fasse en toute indépendance la lumière sur cette affaire.

C’est au vu de toutes ces erreurs qui auraient pu être évitées si le premier responsable de l’Etat malien avait su mieux se faire entourer qu’il faut le voir, si agacé qu’il sent le pays sur sa tête, tel un fardeau qu’il a du mal à transporter (‘’LE MALI : UN FARDEAU SUR MA TETE!’’=pure inspiration à la confession du Président, faite par l’artiste Mylmo).

Il faut noter qu’Ibrahim Boubacar Keïta, qui avait sous-estimé la tâche qui l’attendait, avait tout promis. Et pour pouvoir rebondir, il lui faudra, faire arrêter des « siens», puisqu’il n’est entouré que de ceux-là, depuis son élection. Tâche pas du tout aisée, mais comme il aime le rappeler ; « la loi est dure, mais c’est la loi.» !

Par ailleurs, dans le rouage du pouvoir, chacun tire la couverture sur soi dans le but de se faire blanchir, pourtant que les faits sont têtus. Cherchent-ils à faire porter le chapeau à Ladji Bourama tout seul ? En tout cas, même si ce n’est pas le cas, le peuple ne connaît qu’IBK. Les autres n’ont pu être là que grâce à ses bénédictions. Alors, « Justice !»

 

I.M.T

 

SOURCE: La Révélation  du   1 nov 2014.
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