Au Niger, les fortes pluies qui tombent depuis le mois de juin ont fait environs 75 morts, occasionnant ainsi plus de 100 000 sinistrés, ont indiqué les autorités du pays. Selon elles, d’autres sont attendues d’ici la fin de ce mois de septembre.
Dans une information relayée par les autorités du pays, environ 75 personnes ont perdu la vie au cours de la période allant de juin 2022 à nos jours. Pour cause, des fortes pluies ayant occasionné également plus de 100 000 sinistrés dans le pays. Cette annonce des autorités a été faite au cours de cette semaine. En effet, le Niger est un pays du Sahel qui a habituellement un climat très sec.
Selon les autorités nigériennes, à la date du 28 août, environ 75 personnes sont décédées, dont 54 dans l’effondrement de leurs habitations et 21 par noyade, tandis que 108 346 autres sont sinistrés et 102 blessées. Courant le mois d’août, les services de la Protection civile avaient donnés un premier bilan officiel qui fait état de 32 morts, 66 781 sinistrés et 44 blessées. Selon l’Agence France Presse, les régions les plus touchées sont celles de Maradi (centre-sud, 30 décès), Zinder, (centre-est, 23 décès) ainsi que Tillabéri (sud-ouest) et Tahoua (ouest).
Quant à la capitale Niamey, elle enregistre 2 décès et plus de 500 sinistrés. En outre, ces pluies diluviennes ont détruit ou endommagé plus de 12 700 habitations et provoqué l’effondrement de classes, de centres de soins médicaux, de greniers à céréales, rapporte le média français.
Par ailleurs, le gouvernement nigérien et ses partenaires assurent avoir distribué plus de 628 tonnes de céréales aux personnes sinistrées, rapporte l’AFP. Toujours selon l’AFP, l’Unicef dit avoir fourni 2 500 kits de biens non alimentaires. Les services météorologiques annoncent de nouvelles grosses précipitations dans le pays jusqu’à la fin de septembre.
Dans son rapport, l’Agence France Presse, indique qu’à Niamey, dans la capitale nigérienne, une crue du fleuve Niger est à redouter dans les prochains jours, en raison, souligne-t-il, du niveau des eaux qui « évolue très rapidement vers la côte d’alerte », prévient l’Autorité du bassin du Niger (ABN). L’AFP relaie également que dans la capitale nigérienne de 2 millions d’habitants, les pluies diluviennes sont souvent à l’origine de crues mortelles du fleuve.
L’ABN appelle les habitants vivant près du fleuve « à observer une vigilance particulière » et « à évacuer les zones inondables ». En dépit de sa courte durée de trois à quatre mois – entre juin et août ou septembre –, la saison des pluies est devenue meurtrière ces dernières années, y compris dans les zones désertiques du nord du pays. En 2021, elle avait causé la mort d’au moins 70 personnes et fait plus de 200 000 sinistrés. Il pourrait y en avoir au moins 350 000 cette année, selon l’ONU.
Ce pays pauvre au climat aride subit également régulièrement la sécheresse, qui frappe plusieurs régions et entraîne de mauvaises récoltes. S’y ajoutent les violences djihadistes qui empêchent les paysans de cultiver leurs champs.
Le tout plonge le Niger dans une grave crise alimentaire : selon les autorités sanitaires, plus de 4,4 millions de personnes sont en insécurité alimentaire « sévère », soit environ 20 % de la population. Début août, le gouvernement a décidé de provoquer la pluie à l’aide de produits chimiques pour faire face à la sécheresse.
Ibrahim Djitteye avec l’AFP
Source: LE PAYS