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Négocier avec Assad: Washington infléchit-il sa stratégie en Syrie?

« Les Etats-Unis devront finir par négocier avec la Syrie », a déclaré le secrétaire d’Etat américain dans une interview diffusée dimanche sur CBS. John Kerry ne donne pas de détails sur les termes de cette éventuelle négociation avec le régime de Bachar el-Assad. Alors que la guerre dans ce pays entre dans sa cinquième année, ces propos soulèvent bon nombre de questions.

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Avec notre correspondante à Washington, Anne-Marie Capomaccio

Le département d’Etat a immédiatement précisé les propos de John Kerry dimanche : « Il ne s’agit pas d’un changement de la stratégie américaine », a expliqué une porte-parole du secrétaire d’Etat. Car ce sont les premières questions qui sont venues à l’esprit des observateurs : est-ce que la position de Washington évolue ? Bachar el-Assad est-il toujours considéré comme illégitime ? Et l’éventuelle négociation a-t-elle toujours pour objectif la mise en place d’un gouvernement de transition à Damas ?

John Kerry sera certainement appelé à donner des explications sur sa déclaration succincte. Les deux premières tentatives de discussions entre Damas et l’opposition syrienne, avec la bénédiction des Américains, ont en effet avorté. Depuis, la situation sur le terrain a changé, la guerre contre le groupe Etat islamique est devenue la priorité. Les terroristes sont l’ennemi commun.

Dans le même temps, Washington, avec ses alliés, a commencé à entraîner et armer l’opposition syrienne modérée. Certes, il s’agit toujours de lutter contre le groupe Etat islamique, mais une opposition plus efficace et mieux équipée constitue aussi une menace pour le régime Assad.

UN NOUVELLE TRAHISON POUR LES SAOUDIENS ?

Avec notre correspondante à Riyad, Clarence Rodriguez

L’Arabie saoudite ne voit pas d’un très bon œil cette éventuelle négociation entre Washington et Bachar el-Assad. Elle serait ressentie par Riyad comme une énième trahison alors que depuis le début du conflit les Saoudiens réclament le départ du président syrien accusé de faire le jeu de l’Iran chiite. Les autorités saoudiennes sont donc inquiètes, quand bien même John Kerry est venu il y a dix jours à Riyad pour les informer de ses négociations nucléaires avec l’Iran et évoquer les différents conflits dans la région.

Il a tenté de les rassurer sur le fait qu’un éventuel accord des Etats-Unis avec l’Iran n’irait pas à l’encontre de leurs intérêts. Pas rassuré du tout, Riyad craint au contraire un accord dangereux avec Téhéran et a peur qu’une fois les sanctions levées la République islamique devienne un Etat « nucléaire » et provoque ainsi une course à l’armement dans la région.

L’Arabie saoudite déjà préoccupée par la menace sécuritaire des jihadistes de l’organisation Etat islamique doit aussi se méfier des forces chiites qui étendent leur toile du nord au sud du royaume. Le « croissant chiite », tant redouté par les Saoudiens, est en train de prendre forme. Mais les Saoudiens n’ont pas dit leur dernier mot.

 Source: RFI
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