Incapable de battre le régime d’IBK par les urnes, le plan B de l’opposition malienne, qui n’est que de censurer le gouvernement par des motions à l’Assemblée Nationale, relève de l’utopie. Pour une deuxième fois, elle a encore mordu la poussière.
Les dates 13 juin 2014 et 16 décembre 206 maqueront les agendas de l’opposition, à l’ère Ibrahim Boubacar Kéita.
En effet, depuis l’accession du président IBK à la magistrature suprême de l’Etat, l’opposition malienne n’a trouvé autre moyen de se faire entendre que de tenter de censurer les différents gouvernements du régime actuel.
En 2014, l’opposition qui croyait agir conformément aux articles 78 de la constitution malienne et 95 du règlement intérieur de l’Assemblée nationale, a déposé une motion censure contre le gouvernement Mara. Une demande de démission du gouvernement que ses auteurs attribuaient à ce qu’ils appellent, eux, la mauvaise gestion des finances, les dépenses extrabudgétaires, l’école qui va de plus en plus mal, le chômage des jeunes, la dégénération de la crise du nord, la généralisation de l’insécurité au Mali. Seulement 24 députés sur les 147 ont voté pour ladite motion. Premier échec donc de l’opposition.
Des marches infructueuses
Trente mois après ce premier échec, l’opposition ne s’est plus à quel saint se vouer. Alors, a-t-elle commencé à battre le pavé.
De marche en marche, l’opposition a essayé de manipuler le peuple pour l’acquérir à sa solde. La population n’est pas prête à céder aux chantages d’une cohorte de partis politiques se proclamant « opposition républicaine ».
Alors que la plaie malienne héritée par l’actuel locataire de Koulouba est d’autant béante que l’union et la solidarité autour d’IBK doivent être les maîtres-mots de nos politiques pour sortir le pays du bourbier.
Très tôt, certains partis ont compris que le bateau de l’opposition se démarque des préoccupations du peuple. Tel a été le cas du Parti Socialiste (PS)-Yelen Kura qui a regagné le cercle de ceux qui ont conscience de la situation difficile qui prévaut, pour apporter leur contribution aux côtés du président IBK.
Un 21 décembre 2016 cauchemardesque pour l’opposition
Déterminée à faire tomber un gouvernement, au cas échéant le régime IBK, l’opposition parlementaire a récidivé le vendredi 16 décembre dernier.
Notre opposition parlementaire, désormais incarnée par les groupes VRD et SADI-ADP Maliba, s’est encore ridiculisée ce 21 décembre du fait de sa deuxième motion de censure contre le Gouvernement du Premier Ministre Modibo Kéïta. Comme ils s’y attendaient, les signataires de cette motion, où ne figurent les noms des honorables Soumaïla Cissé et d’Oumar Mariko, ont été désavoués. La majorité est unie derrière le président IBK en soutenant le Premier Ministre.
Même sur les 34 députés que compte cette opposition parlementaire, seuls 33 ont voté pour. Où est ce dernier qui n’a pas voté ? C’est dire qu’au sein même de cette opposition, l’incohérence gangrène. Une deuxième défaite plus cuisante.
De la figuration de l’opposition à l’AN
Les députés de la majorité ne sont pas un papa Noel pour abandonner le premier responsable du gouvernement dans la gueule d’une opposition qui fait de la figurine à l’Assemblée Nationale. Il est inadmissible que l’opposition refuse ou se dit réservée à se prononcer sur un dossier aussi crucial pour la vie de la nation qu’est le dossier relatif à un prétendu accord de réadmission des immigrés maliens en UE, signé par le gouvernement malien. C’est ce qui a suscité leur interpellation par l’honorable El Hadj Hadi Niangadou :
« Si vous comprenez que tout est bon, merci pour votre compréhension, merci pour votre sagesse ». Une interpellation qui est tombée dans les oreilles des sourds qui ne jouent guère le rôle pour lequel leurs bases les ont élus.
Une orchestration d’insurrection par l’opposition ?
C’est ce qui semble sourdre des propos d’un député du RPM, au cours de la séance d’explication des ministres Abdoulaye Diop des Affaires Etrangères, Abdramane Sylla des Maliens de l’Extérieurs et du Me MountagaTall de la Communication, devant les élus du peuple le 19 décembre précédant la motion.
Intervenant, ce député qualifie les députés ayant opté pour l’abstention de réagir de « manipulateurs intérieurs au pays, intérieurs à l’Assemblée Nationale ».
« Ce qui arrivera demain sera la conséquence de la volonté de l’Assemblée Nationale de donner l’information telle à la population. Et ce groupe (VRD opposition) ne veut pas qu’on fasse comprendre exactement à la population ce que le gouvernement est en train de faire. Donc, qu’on comprenne que 2018 n’est pas encore arrivée, qu’on comprenne que la campagne n’est pas encore ouverte et qu’on comprenne que si jamais on accède au pouvoir par des voies d’insurrection populaire, qu’il décide de suite à donner », a averti un député du RPM.
Cyril ADOHOUN