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Mort d’Adama Traoré: un pompier contredit les gendarmes

La famille du Français Adama Traoré avait annoncé sa volonté de porter plainte la semaine dernière. Elle l’a fait. Les proches du jeune homme décédé peu de temps après son interpellation le 19 juillet dernier à Beaumont-sur-Oise (Val-d’Oise) ont déposé deux plaintes impliquant quatre gendarmes au total. L’enquête se poursuit sous la direction d’un juge d’instruction.

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• Deux plaintes de la famille du jeune homme contre quatre agents

La première plainte de la famille Traoré, pour « violences volontaires ayant entraîné la mort sans l’intention de la donner », vise les trois gendarmes qui avaient interpellé le jeune homme avant son décès. Selon l’avocat de la partie civile, la technique qu’ils ont utilisée, un plaquage au sol sous le poids de leurs corps, pourrait être à l’origine de l’asphyxie qui a provoqué le décès.

Une seconde plainte vise une autre gendarme, pour « faux en écritures publiques aggravés », « dénonciation calomnieuse » et « modification de scène de crime ». Cette plainte aurait été transmise vendredi 5 août au procureur de la République de Pontoise, alors que les obsèques du jeune homme se sont déroulées deux jours plus tard au Mali.

• Deux autopsies concluent à l’asphyxie sans en déterminer la cause

Deux autopsies n’avaient pas suffi pour déterminer les circonstances exactes du décès d’Adama Traoré. Ces deux autopsies avaient notamment un but : déterminer si le jeune homme avait subi des violences ou reçu des coups lors de son interpellation. Sur ce point en particulier, les deux médecins légistes arrivent à la même conclusion : il n’y a pas de trace de coup ni de blessure sur la dépouille, et le jeune homme n’est pas mort d’un abus de violence.

Ils sont d’accord également sur la cause de la mort : une asphyxie. C’est bien mentionné dans les deux rapports, et pas uniquement dans le deuxième, simplement, le procureur de Pontoise n’en a jamais fait état.

• Les procès-verbaux fuités révèlent l’usage de l’écrasement thoracique

Donc, la grande question qui se pose dans cette affaire est de savoir ce qui a provoqué cette asphyxie. Cela peut être une infection, comme mentionné dans le premier rapport, où le médecin parle de « lésions d’allure infectieuse » au niveau du foie et des poumons, mais ne dit rien sur leur gravité – c’est le procureur de Pontoise qui avait mis cette infection en avant.

Et il y a également l’hypothèse de la famille : une asphyxie provoquée par la méthode de l’écrasement thoracique. Il s’agit d’une technique d’arrestation très décriée, car elle peut effectivement s’avérer dangereuse. En 2016, Adama Traoré est le huitième individu à succomber à une action des forces de l’ordre, précise Mediapart, journal d’investigation en ligne. En l’occurrence, les gendarmes étaient trois pour interpeller Adama Traoré, c’est ce que l’on a appris quand les procès-verbaux de leur audition ont été dévoilés par la presse.

• Pourquoi la troisième autopsie sur la dépouille n’a-t-elle pas eu lieu ?

Si la justice française a refusé une autopsie supplémentaire, pourtant demandée par la famille, c’est que cette troisième autopsie n’aurait probablement pas pu permettre d’en apprendre plus sur les causes de l’asphyxie. Il convient désormais d’attendre les résultats des analyses toxicologiques pour y voir plus clair. On commence d’ailleurs à les connaître. En effet, on sait désormais qu’Adama Traoré n’avait pas bu d’alcool ni pris de médicament le jour de sa mort.

En revanche, il avait fumé du cannabis quelques heures avant les faits. Cela ne suffit pas encore à déterminer la cause de l’asphyxie, mais encore une fois, il reste des analyses en suspens. Si la famille n’a pas insisté davantage pour obtenir cette troisième autopsie, c’est qu’il convenait également d’inhumer la dépouille d’Adama Traoré. L’enterrement a eu lieu presque trois semaines après son décès, ce qui est long pour une famille endeuillée.

• Que reproche-t-on à la fonctionnaire attaquée également par la famille ?

Dans leur seconde plainte, les proches d’Adama Traoré accusent cette fois-ci une gendarme. Il s’agit de la personne qui a rédigé le procès-verbal le soir même du drame. La famille Traoré et son conseil la suspectent notamment d’avoir menti dans le but de protéger ses collègues. Donc, d’avoir tenté d’entraver la manifestation de la vérité.

La gendarme affirme par exemple qu’Adama Traoré s’était montré violent à l’égard d’un des gendarmes, alors que tous les éléments de l’enquête démontreraient le contraire. Pis, la fonctionnaire en question aurait modifié la scène du crime en saisissant un polo, maculé de traces rougeâtres. Ce polo était porté par l’un des gendarmes présents sur les lieux de l’interpellation.

Source: rfi

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