C’est, du moins, une déclaration faite par Modibo Diallo, directeur du Mémorial Modibo Keita dans une interview qu’il nous a accordée dans le cadre de la célébration du centenaire du père de l’indépendance du Mali, feu Modibo Keita. Lisez plutôt !
Le Tjikan : Pourquoi le centenaire de Modibo Keita?
Modibo Diallo : Avant de répondre à cette question, permettez-moi de préciser que le mémorial dont je suis le directeur assure le secrétariat permanent de la commission nationale d’organisation du centenaire du président Modibo Keïta.
Alors, pourquoi le centenaire Modibo Keïta ? Je dirais que cent ans, c’est un siècle et cela n’arrive pas tous les jours. Cela est donc une occasion pour le gouvernement et le peuple malien de rendre hommage à Modibo Keïta, premier président de la République du Mali et père de l’indépendance. Il a été une figure de proue dans la lutte pour l’indépendance du Mali et pendant la période où il a conduit les destinés de ce pays, le président Modibo Keïta a réussi à hisser le Mali sur l’échiquier international. Aujourd’hui, nous devons une partie de notre fierté à cela. Donc, à travers la célébration du 100ème anniversaire de sa naissance, nous cherchons à lui rendre cet hommage qui lui avait été refusé à un certain moment, compte tenu de la manière dont il a été amené à quitter le pouvoir.
Modibo Keïta ayant incarné les valeurs morales auxquelles nous pouvons nous abreuver, il était bienséant que nous organisions ce centenaire, pour permettre à la jeune génération de mieux le connaitre.
En cette étape de la célébration du centenaire, quel bilan peut-on faire des activités déjà menées ?
Nous sommes quasiment à mi-parcours, mais déjà plusieurs activités ont été menées. La première activité a été la cérémonie de lancement officiel qui a été présidée par le président de la République Ibrahim Boubacar Keïta, le 11 juin dernier au Centre International de Conférences de Bamako (CICB). Après le lancement, nous avons eu à animer des conférences-débats, une leçon modèle a également été dispensée dans les établissements scolaires à travers le Mali. Avec pour objectif de faire connaitre le président Modibo Keïta qui fut également un enseignant émérite. Mais aussi, il y a eu d’autres activités, dont une course de pirogues à Mopti, une course cycliste à Sikasso entre autres.
En perspectives, quelles sont les activités en vue ?
En perspectives, nous sommes en train d’organiser un symposium sur la vie et l’œuvre du président Modibo Keïta, prévu pour le mois de décembre. Ainsi qu’un concert et un défilé de mode dédié au style vestimentaire du président Modibo Keïta. Nous avons été contraints de reporter cette activité car devant avoir lieu, le vendredi 20 novembre, jour où l’hôtel Radisson Blu a été attaqué.
Outre ces activités, il y aura aussi des éditions d’ouvrages et des expositions photos. Un film documentaire est également en cours de réalisation et il y aura également une cérémonie de baptême de l’Aéroport International de Bamako-Senou, qui portera le nom du président Modibo Keïta. Un hommage funèbre est également prévu, ainsi qu’un cross country.
Que pouvez-vous dire aux gens qui estiment que ce centenaire vise à réhabiliter le président Modibo Keïta ?
Je pense que la réhabilitation du président Modibo Keïta a déjà été faite. Parce que dès la transition de 1991-1992, les présidents Alpha Oumar Konaré et Amadou Toumani Touré ont tous les deux posé des actes dans ce sens. A cet effet, la date du 16 mai a été choisie, comme une journée de recueillement sur sa tombe, il y a eu aussi la construction du mémorial Modibo Keïta. Donc, le centenaire ne réhabilite pas le président Modibo Keita en tant que tel, mais lui rend hommage. Et c’est une occasion qui permettra à ceux, en l’occurrence les jeunes, qui le connaissent peu de mieux le connaitre.
Avez-vous un appel à lancer au public pour une participation conséquente à la célébration du centenaire du 1er président du Mali ?
Je pense que rendre hommage au président Modibo Keita participe d’une vertu qui est malienne, à savoir la reconnaissance. Modibo Keita a déjà fait son devoir et le minimum que nous puissions faire pour lui, c’est cette action de reconnaissance. Amadou Hampathé Bah disait « Fait le bien et jette le au fleuve si le poisson l’ignore Dieu le saura »
Un message à l’endroit des autorités…
Le message que je lance au président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta, et à son gouvernement, est un message de remerciement. Car ils ont pris à bras-le-corps la célébration du centenaire du président Modibo Keita. Les activités sont entièrement financées par le budget national.
Propos recueillis par Lassina NIANGALY
Source: Tjikan