Le Comité Syndical des Services du Travail a observé 72heures de grève sur toute l’étendue du territoire national. Cette grève qui a été déclenchée le 8 février s’est achevée le 10 février 2016.C’est une première grève dans l’histoire des services du travail depuis l’accession de notre pays à la souveraineté nationale jusqu’à nos jours. Le mot d’ordre a été suivi à 100% par les travailleurs des services concernés.
Les points de revendication qui ont l’objet de discorde sont au nombre de 24 points. Aucun point n’a été accepté par le Gouvernement ? D’où le mécontentement des professionnels du travail. Ces services ont été paralysés durant trois jours. Cela n’a pas été sans conséquence, pour qui connaît le rôle que jouent ces structures.
Faut-il le rappeler ? Les Services du Travail, de par leur mission d’élaboration et du contrôle de l’application de la législation et de la réglementation du travail dans les entreprises, contribuent à la consolidation des relations professionnelles et à la promotion du dialogue social pour un climat social stable.
Selon M. Moulaye Nasser Haïdara, secrétaire aux revendications du comité syndical et Inspecteur à la Direction Régionale du Travail du District de Bamako joint par nos soins, dans ce service, il n’y a ni le matériel nécessaire ni les équipements nécessaires pour faire leur travail.
‘’Les bureaux sont dans un état de dégradation terrible, même le nettoyage ne se fait pas. Ce sont les agents qui cotisent pour faire le nettoyage. Les inspecteurs et les contrôleurs de travail font leur mission en ville. C’est une profession debout. Ils n’ont aucun véhicule dans le service ; chacun fait le fait à son propre compte avec son propre engin. L’Etat ne fait rien pour encourager les agents dans l’exercice de leur fonction’’, a-t-il déclaré.
Pour Haïdara, il n’y a pas de comparaison entre les inspecteurs des autres pays de la sous-région et ceux du Mali, en termes des primes et indemnités.
« La volonté de négocier n’existe pas dans la partie gouvernementale », a-t-il conclu.
Selon un autre agent des services du travail, les primes et indemnités continuent d’être accordées à d’autres corps, alors que les bases légales nationales et internationales, qui reconnaissent et exigent l’octroi de primes et indemnités aux fonctionnaires du cadre du travail, existent depuis fort longtemps.
« Les défections massives et les demandes de départ en cours des agents sont légion, dues en grande partie aux conditions déplorables et démotivantes de travail et de rémunération dans les Services du Travail », a-t-il déploré.
La bataille s’annonce rude entre le comité syndical des services du travail et le département de tutelle.
Moussa Sissoko
Source : Mali Sadio