Les responsables du Collectif de l’Union des medersas du Mali, de l’Union des enseignants de langue arabe, des prêcheurs et autres prestataires en langue arabe sur financement de la Libye au Mali ont animé, samedi dernier, une conférence de presse au siège de la mosquée de l’Association mondiale pour l’appel islamique (AMAI), autrement appelé « Al Dawa Islamiya » en Arabe, sise à l’ACI 2000.
L’objectif de cette rencontre avec les hommes de média était d’attirer l’attention des autorités du pays sur la situation de plus de 500 imams et enseignants du privé sans salaire, depuis près de 3 ans, à la suite de la crise libyenne.
Cette conférence de presse était animée le président du Collectif, l’imam Zeïdy DRAME, qui avait à ses côtes, le président de l’UJMMA, Mohamed Macky BAH. On y notait également la présence du président de l’Union des enseignants de langue arabe, l’imam Mahamadou Souleymane FALL, ‘’Doudou FALL’’ pour les intimes ; le secrétaire permanent de l’AMAI, Daouda DIARRA, etc.
Cette rencontre a été une occasion pour les conférenciers de faire le point des démarches entreprises, depuis 2015, pour trouver une solution idoine à la situation de 500 enseignants qui souffrent le martyre, depuis la chute du régime du guide libyen Mouammar KHADAFI, en 2011.
Dans son exposé liminaire, l’administrateur de la mosquée AMAI, Daouda DIARRA, a rappelé que l’Association Mondiale de l’Appel islamique (AMAI), une initiative du défunt guide libyen, Mouammar KHADAFI, est une organisation internationale œuvrant dans l’humanitaire et le domaine de l’islam. De même, a-t-il fait savoir, l’AMAI a sa représentation au Mali depuis 1988. S’agissant des réalisations de l’organisation, il a souligné que l’AMAI a formé plus de 500 enseignants qu’elle emploie à temps plein. Ces 500 enseignants qui travaillent dans les écoles Medersas sont repartis entre 8 régions du Mali et le District de Bamako.
Elle a aussi formé et encadré plus de 20 prêcheurs répartis eux aussi sur l’ensemble du territoire malien. À côté de la formation des ressources humaines, l’AMAI-Mali a équipé le Bloc El Fatih du DER Arabe de la Faculté des Lettres, Langues, Arts et Sciences Humaines (FLASH) de l’Université de Bamako, à plus de 100 millions de nos francs, sans oublier la mosquée de Ségou.
Il ressort de ses propos que la prise en charge de ces enseignants et autres prestataires était entièrement assurée par la Libye sous l’ère KHADAFI. Et cela, à travers la signature d’une convention entre le gouvernement du Mali et la partie libyenne en 1998 qui a pris fin en 2008.
À la fin de ce programme 2008, un nouvel arrangement a été trouvé pour prolonger le programme en 2015.
Depuis lors, et avec la chute du guide libyen, a fait constater Daouda DIARRA, les enseignants n’ont plus de salaires. Aujourd’hui, c’est le calvaire total pour ces enseignants coupés de salaire, depuis 3 ans.
Il ressort des propos de Daouda DIARRA que la prise en charge des salaires de ces 500 enseignants coûtait à l’État libyen, à travers l’organisation (AMAI), la bagatelle de 250 millions F CFA par an et cela depuis 1988 à 2015.
De son côté le président l’Union des jeunes musulmans du Mali (UJMMA), Mohamed Macky BAH, a souligné que face à ce constat en 2015, il a entrepris des démarches auprès des autorités du pays pour mettre fin au calvaire des enseignants. Aujourd’hui, a-t-il dit, les autorités maliennes sont interpelées face à cette situation. Car, la Libye a assuré a assuré la prise en charge pendant 20 ans.
« Même si la Libye n’a pas encore officiellement annoncé la fin de cet appui, nous savons tous, ce qui se passe dans ce pays », a-t-il souligné.
Dans ses explications, l’imam Mohamed Macky BAH, a souligné que c’est pour trouver une alternative à cette situation que le collectif de l’Union des médersas du Mali, des enseignants en langue arabe a été créé.
Ainsi, a-t-il dit, les responsables du collectif, dont il est membre, ont eu à rencontrer le ministre des Affaires étrangères de l’époque, Soumeylou Boubèye MAÏGA sur la question.
Aujourd’hui, le dossier est en instance au niveau de la Primature, du ministère de l’Éducation nationale et celui des Affaires religieuses. Cette démarche vise, selon lui, à intégrer ces enseignants dans la Fonction publique des collectivités.
Au-delà des autorités gouvernementales, a-t-il fait savoir, le problème a été porté devant les leaders religieux, notamment le président du Haut conseil islamique du Mali, l’imam Mahmoud DICKO, le guide de Ançar Dine, le Chérif Ousmane Madani HAÏDARA, etc.
À la suite de ce dernier, président de l’Union des enseignants de langue arabe, Mahamadou Souleymane FALL, a souligné que suite à différentes sollicitations et interpellations, le gouvernement du Mali s’est engagé à prendre en charge le salaire de ces enseignants à partir de janvier 2018.
Le président du Collectif, l’imam Zeïdy DRAME, a lancé un appel au gouvernement l’invitant à honorer ses engagements dans un meilleur délai compte tenu de la situation précaire dans laquelle se trouvent aujourd’hui tous ces chefs de famille, privés de salaire, depuis 2016.
Par Abdoulaye OUATTARA
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