Pour accueillir les quelque 20 000 délégués de la COP qui s’ouvre ce lundi 7 novembre, la ville de Marrakech s’est transformée en un temps record en une cité «éco-responsable». Une mutation qui fait grincer quelques dents au Maroc où certains regrettent que les sommes investies n’aient pas profité à l’éducation ou encore l’emploi.
Vélos en accès libre, éclairage public à l’énergie solaire, mosquées labélisées « vert »… Marrakech en l’espace de quelques mois s’est transformée en chantre de l’économie d’énergie, une ville verte qui s’est équipée entre autres d’une vingtaine de bus municipaux fonctionnant à l’électricité, mis en service pour un marché de près de 600 millions d’euros.
Marrakech a dû, conformément aux exigences des Nations unies, faire de cet événement un rendez-vous ne générant aucune énergie carbone. Mais la volonté affichée est allée plus loin, faire de Marrakech une ville vitrine, moderne et co-responsable, porteuse d’un message clair. Une métropole d’un pays en développement capable de mobiliser les dernières technologies en faveur de la protection de l’environnement.
Mais de leur côté les internautes s’amusent de cet élan écolo, déplorant parfois qu’il faille un évènement comme la COP22 pour que les efforts de modernisation soient déployés au Maroc. Des efforts qui devraient, lit-on sur les réseaux sociaux, être d’avantage dirigés vers un meilleur accès, à l’éducation, à l’emploi ou encore à la santé. Ainsi, pendant les manifestations de protestation qui ont suivi la mort dramatique, le 28 octobre, du jeune vendeur de poissons Mouhcine Fikri pouvait-on lire sur certaines pancartes : « Bienvenue à la COP22, ici on broie les gens ».
►à (ré)écouter
l’émission C’est pas du vent du 6 novembre consacrée à la COP22
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Source: rfi