A Bamako, plus de 75 entreprises marocaines étaient faces à des entreprises maliennes le 4 avril en vue de nouer des partenariats sud-sud dans le cadre du forum intitulé « Action Lumière ». Suite au succès de la première édition d’ «Action Lumière », Maroc Export a décidé d’organiser la deuxième en partenariat avec la Fédération nationale de l’électricité, de l’électronique et des énergies renouvelables (FENELEC).
L’opération « Action Lumière » qui s’est tenue à l’Hotel Radisson Blu de Bamako visait à présenter le savoir faire marocain aux sociétés de production, de transport et de distribution d’électricité africaines ainsi qu’aux entreprises à travers des rencontres programmées dans plusieurs autres capitales dont Douala et Lomé, où des rencontres B to B et des conférences sont prévues sur l’émergence des secteurs concernés en Afrique.
Selon le Centre marocain de promotion des exportations, depuis plus d’une décennie, pour faire face au défit d’électricité que connait le continent africain, plusieurs pays se sont orientés vers le secteur des énergies renouvelables comme alternative pour la production de l’électricité. Ainsi, l’électrification devient un enjeu majeur dans les pays en développement, surtout que plus d’un milliard de personnes dans le monde n’ont pas accès à l’électricité, l’un des vecteurs incontournables.
En plus du Mali, les pays d’Afrique programmés présentent d’importantes opportunités d’investissement pour les entreprises marocaines dont les produits sont très compétitifs à l’échelle du continent. En effet, le Maroc a une riche expérience à partager en la matière. Depuis l’année 1995, le pays a lancé un programme d’électrification rurale globale(PERG) qui, en 14 ans, a permis de porter le taux d’électrification de 18 à 99% en 2015.
Le Maroc élargit son champ d’action
Ce programme mené par l’ONEE a favorisé le développement de l’expertise marocaine en la matière et le développement des petites et moyennes entreprises qui proposent des services adaptés pour l’Afrique aussi bien la réalisation des études, l’exécution des travaux et la fabrication du matériel.
Dans ces domaines, le Maroc élargit son champ d’investigation pour le renforcement de ses liens économiques avec l’Afrique subsaharienne à travers la négociation et la conclusion de plusieurs accords commerciaux de type classique ou à caractère préférentiel avec plusieurs pays africains notamment, le Gabon, le Niger, la Côte d’Ivoire, le Nigeria, le Cameroun, le Mali, l’Angola, le Bénin, le Burkina Faso, la RD du Congo, le Tchad, la Guinée et le Sénégal.
En outre, en termes d’énergie renouvelable, le complexe solaire NOOR Ouarzazate, pilier de la stratégie énergétique marocaine, vise au développement d’une capacité minimale de 2000 MW d’ici 2020 à travers des projets solaires d’envergure répartis par-delà le Royaume, sur les sites présentant les caractéristiques les plus adaptées. Avec le lancement de ce complexe et de sa première phase NOOR I, le Maroc franchit une étape déterminante dans l’exploitation à grande échelle de ses ressources solaires.
Il est par ailleurs à noter que lors de la mission BtoB « Action lumière » qui a eu lieu en 2014, une délégation de 85 entreprises marocaines ayant fait le déplacement au Burkina Faso, au Gabon et en République Démocratique du Congo a réalisé plusieurs dizaines de millions de dirhams de contrats signés. Ce sont environ 67 millions de dirhams de commande que les opérateurs ont ramenés avec eux ainsi que près de 128 millions de dirhams de commandes en cours et quelque 68 millions de dirhams de promesses de business.
Pour rappel, cette mission BtoB, dénommée « Action Lumière », qui fait suite à plusieurs missions de prospection collective ayant rencontré de francs succès en Afrique subsaharienne, a eu pour objectif de créer un cadre d’échanges favorable entre les hommes d’affaires marocains et leurs homologues dans les pays hôtes, d’autant plus que les entreprises marocaines spécialisées jouissent d’une crédibilité, d’une expertise et d’un savoir-faire reconnus dans l’industrie éclectique et d’un réseau de professionnels et des compétences fiables.
Le potentiel malien
L’Agence pour la promotion des investissements (API) a présenté aux Marocains les opportunités d’investissement au Mali. Les ressources en eau de surface sont très importantes et sont principalement constituées par le fleuve Sénégal avec 1 800 km dont 669 km au Mali, le fleuve Niger avec 4 200 km dont 1 780 km au Mali et leurs principaux affluents. Ces cours d’eau coulent dans d’immenses plaines. On estime à 50 milliards de m3 le potentiel en eau de surface pérenne et à 66 milliards de m3 le potentiel en eaux souterraines renouvelables.
Le Mali dispose de ressources appréciables d’énergies renouvelables (solaire, éolien, biomasse et hydroélectricité). Mais celles-ci sont à ce jour faiblement exploitées. Le meilleur gisement éolien du Mali se situe dans le Nord du pays. Dans cette zone géographique, la vitesse du vent varie entre 3 à 7 m par seconde. Ainsi, cette région constitue un site très favorable pour abriter un parc éolien dont l’exploitation pourrait être très rentable.
L’insolation est estimée à 2 500 heures par an avec une capacité de 5,7 kWh/m²/jour. Ce qui en fait une source d’énergie importante. La mise en valeur de cette ressource permet des applications à base de solaire thermique et à base de solaire photovoltaïque. De récentes études ont permis de ressortir l’avantage comparatif et les opportunités du Mali dans la filière Energie.
Soumaila T. Diarra
Source: Lerepublicainmali