Le bras de fer continue entre le gouvernement et les syndicats d’enseignants en grève depuis plus d’un mois. Le mercredi 11 mars la marche organisée par les mêmes enseignants grévistes a fini par des altercations avec les forces de l’ordre qui ont fait usage de gaz lacrymogène.
Tout a commencé à la Place de la liberté, le point de rendez-vous des enseignants marcheurs qui ont battu le pavé en direction du Monument de l’indépendance. Une fois arrivés à destination, les grévistes ont prévu de tenir un meeting d’information. Cette unième marche faisait suite à l’échec des nouvelles négociations autour du fameux article 39 avec le gouvernement.
Au cours de la marche, les enseignants scandaient des slogans hostiles au Premier ministre. La manifestation a dégénéré au Monument de l’indépendant où les éléments du maintien d’ordre ont fait usage de gaz lacrymogènes sur les enseignants gréviste dans le but de disperser la masse qui bloquait la circulation aux ministres et au Président de la République qui se rendaient à Koulouba pour le traditionnel Conseil des ministres.
Sous l’effet du gaz lacrymogène, les enseignants ne sont pas restés les bras croisés. Certains d’entre eux ont répliqué en jetant à leur tour tout ce qui leur tombait sous la main. Ils lançaient des propos, « la honte, la honte, voilà la honte d’une République qui ne peut pas appliquer ses lois…« , « nous sommes des citoyens qui réclament leurs droits et non des rebelles« , « tuer nous si vous voulez, mais nous allons continuer à réclamer nos droits« . Pour l’instant, le bilan fait état 3 blessés, selon de nombreuses sources.
Les condamnations affluent de partout suite à ces répressions. Dans un communiqué, l’URD dit « condamner avec la dernière énergie cette attitude inacceptable du gouvernement qui porte à la liberté de manifester et à l’Etat de droit et souhaite prompt rétablissement aux blessés. L’URD suivra avec l’attention requise l’évolution de la situation« .
Rappelons que les négociations ont repris lundi entre le gouvernement et les syndicats ils se sont quittés sans accord. Les enseignants restent toujours campés sur leur position à savoir l’application pure et simple de l’article 39.
Ousmane M. Traoré
(Stagiaire)