Dans l’incapacité apparente d’arriver à bout des caprices du président russe, l’Occident est passé à une vitesse supérieure qui n’est pas loin du populisme et de la théâtralisation.
A travers la Cour Pénale Internationale, ils ont en effet émis un mandat d’arrêt contre le président de la deuxième puissance militaire du monde et dont le pays siège de surcroît au Conseil de sécurité de l’ONU. Vladimir Poutine, puisque c’est lui qu’il s’agit, est accusé par le procureur de la Cour pénale internationale, Karim Khan, de crimes de guerre pour la déportation d’enfants ukrainiens vers la Russie. En juillet, la commissaire russe aux droits de l’enfant, Maria Lvova-Belova, a incité publiquement ses compatriotes à adopter des enfants ukrainiens, en leur disant avoir elle-même accueilli dans sa famille un adolescent de Marioupol, dans la région de Donetsk. Moscou affirme conduire une action humanitaire, destinée à protéger les jeunes Ukrainiens. Mais pour la CPI, ces actes « démontrent une intention de retirer définitivement ces enfants de leur propre pays ». Et tout comme Poutine, Maria Lvova est également sous le fait de mandat d’arrêt.
Qui pour exécuter la décision historique de la justice internationale ?
Alors que le président de la Cour, Piotr Hofmański, dans un message vidéo dit compter sur la collaboration de la communauté internationale pour donner suite à ces deux mandats – «La CPI fait sa part du travail en tant que cour de justice, a-t-il dit dans un message vidéo -, juges ont lancé des mandats d’arrêt. L’exécution dépend maintenant de la coopération internationale». La question qui taraude les esprits, depuis, est la suivante : quel pays est fou pour prendre la queue du diable ? Arrêter Poutine pour le remettre à la CPI est synonyme d’une déclaration de guerre à la Russie et aucun des 123 pays ne vont prendre le risque d’être dans le collimateur d’un pays nucléaire capable de le raser en quelques minutes. Comme quoi, à la différence de ceux lancés contre Laurent Gbagbo et compagnies et l’ancien chef de guerre libérien de Charles Taylor, ces mandats contre Poutine et son commissaire aux droits des enfants pourraient ne jamais être exécutés.
Rappelons que la Russie n’est pas membre de la CPI. En effet, malgré sa signature du Statut de Rome dans les années 2 000, Moscou n’a jamais ratifié l’accord pour en devenir membre de la Haye. Pis, en 2016, suite à un rapport du tribunal international selon lequel l’annexion de la Crimée amorcée en 2014 par la Russie constitue une occupation illégale du territoire ukrainien, Moscou a décidé de revenir sur sa première signature.
Amidou Keita
Source: Le Témoin