Le leader de PASEF, Ousmane Sonko, se trouve depuis jeudi soir, hospitalisé à la clinique. Son internement fait suite à la journée mouvementée de sa comparution pour le procès en diffamation contre le ministre du Tourisme. Les éléments de la Bip qui ont voulu choisir un itinéraire à Ousmane Sonko, ont fini par le “gazer”. L’opposant aurait ainsi inhalé à plein nez du gaz lacrymogène contenant du cyanure.
Pourquoi –diantre !- les forces de sécurité sénégalaises ont-elles fait usage de ce produit sachant qu’il peut conduire à la mort ? Ousmane Sonko serait-il devenu si encombrant pour le pouvoir sénégalais ? Un homme à abattre à tout prix ?
Face à la difficile situation politique tendue que connaît son pays, Alioune Tine multiplie les appels à la raison à l’endroit du pouvoir en place au Sénégal. Pour cela, cette figure incontournable de la Société civile sénégalaise et de la Défense des droits humains en Afrique, a demandé, le samedi dernier, au Président Macky Sall de permettre l’évacuation sanitaire de l’opposant sénégalais Ousmane Sonko. «Excellence M. le Président Macky Sall, merci d’user de votre autorité pour permettre l’évacuation sanitaire du citoyen sénégalais Ousmane Sonko dont l’état de santé est préoccupant. Faites-le pour des raisons humanitaires pour rassurer tout le monde et apaiser aussi», a-t-il écrit sur son compte Twitter. Macky va-t-il prêter une oreille attentive aux appels de Tine ?
Me Clédor Ciré Ly, qui se trouvait en compagnie de son client au moment des faits, a été évacué d’urgence en France pour une prise en charge sanitaire sérieuse. De la même façon, les proches de Sonko appellent l’Etat du Sénégal à lui rendre son passeport afin qu’il puisse, lui aussi, être évacué à l’étranger pour se soigner.
Mais le hic est que Ousmane Sonko est déjà sous contrôle judiciaire depuis le 8 mars 2022, après avoir été arrêté pour trouble à l’ordre public et gardé à vue pendant plus de 48 heures à la Section des recherches. Aura-t-il néanmoins le droit de bénéficier d’une évacuation sanitaire ? D’après l’avis d’un spécialiste sénégalais, en Droit international, «Dans les textes, il est de droit (de procéder à son évacuation sanitaire à l’étranger), car le droit à la vie est sacré.
De toute façon, l’opposant sénégalais doit nécessairement faire en urgence des prélèvements dans un laboratoire certifié et indépendant pour déterminer son état clinique. Il y va de la crédibilité de l’exécutif sénégalais.
Gaoussou Madani Traoré
Source: Le Challenger