Au moins une personne a trouvé la mort et une vingtaine d’autres ont été blessées lors des heurts suite à la désobéissance civile annoncée par le Mouvement du 5 juin-Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP) qui a organisé ce vendredi un grand rassemblement à Bamako, selon des sources hospitalières dans la capitale malienne.
Après avoir décrété la désobéissance civile pour obtenir la démission du président Ibrahim Boubacar Kéita, les leaders du M5-RFP ont demandé à des dizaines de milliers de manifestants d’aller occuper les édifices publics et d’ériger des barricades sur les axes stratégiques de la capitale.
La manifestation a dégénéré comme le craignaient des observateurs et des médiateurs dans cette crise socio-politique.
L’Assemblée nationale a été saccagée et pillée et la radiotélévision nationale a cessé d’émettre pendant près de deux heures avant de reprendre ses programmes, ont fait remarquer des observateurs locaux, ajoutant que les ponts et les principales artères ont été libérés en début de soirée par les forces de sécurité.
Sur le plan politique, les médiateurs s’activent, mais les lignes n’ont pas bougé dans le sens de l’apaisement. La contestation du M5-RFP est en train de devenir radicalisé, les responsables de ce movement ayant annoncé dans un communiqué qu’ils tiennent « le pouvoir d’IBK (Ibrahim Boubacar Kéita) responsable de toutes les violences et leurs conséquences sur les personnes et les biens publics et privés ».
Le M5-RFP, dans son communiqué, a appelé la population à « maintenir et à renforcer cette mobilisation jusqu’à l’atteinte de l’objectif qui est et demeure la démission de M. Ibrahim Boubacar Kéita et de son régime ».
Le communiqué du mouvement invite les Maliens à « demeurer mobilisés et déterminés, dans les heures et jours à venir, sur l’ensemble du territoire national et dans la diaspora, jusqu’à l’aboutissement du combat patriotique pour la survie du Mali et le bonheur des Maliens ».
Le président malien et une mission de la CEDEAO ont tenté de résoudre la crise socio-politique au Mali par des rencontres et négociations avec les leaders du M5-RFP, alors que ces derniers continuent à exiger la démission du chef de l’Etat malien.