Au Mali, le Premier ministre Chogel Maïga en “repos” a été remplacé par un colonel. Les militaires ont désormais la présidence, la primature et le poste de président du Parlement de transition.
La junte militaire dirigée par Assimi Goita reste populaire au Mali
Une année aura suffi au colonel Abdoulaye Maïga pour devenir une figure bien connue des Maliens. A plusieurs reprises, ce haut gradé de l’armée malienne, qui occupe le poste de porte-parole du gouvernement, a été vu à la télévision nationale ORTM, lisant des communiqués portant sur des décisions prises par la junte au pouvoir à Bamako.
L’appareil de l’Etat occupé par les militaires
Mais le colonel Maïga n’est pas le seul militaire à se retrouver au sommet de l’appareil de l’Etat car d’autres postes clés, notamment la présidence du Parlement de transition et celle du Comité de transition, sont également occupés par des officiers de l’armée.
Assimi Goita dirige depuis 2021 la junte militaire au Mali
La nomination d’Abdoulaye Maïga à la primature parachève la prise de contrôle du pouvoir politique par la junte malienne
Mais Alexis Kalembri, journaliste politique malien, rappelle qu’“il est encore difficile de dire quelle tendance s’installe parce que celui qui vient d’être nommé est juste intérimaire. Le Premier ministre n’a pas été révoqué, il est malade et on a dit que quelqu’un a été nommé pour assurer l’intérim, le temps qu’il se rétablisse”.
Depuis deux ans, les militairesputschistes se maintiennent au pouvoir en flattant un sentiment nationaliste et anti-occidental qui rencontre un large écho au sein de la population.
“Les militaires ont un grand soutien de la population, ce qui fait que la classe politique et la société civile sont fortement affaiblies. Donc ils sont en odeur de sainteté avec la population et les civils sont relégués pour le moment au second plan”, pense Sidylamine Bagayoko, professeur d’anthropologie à l’université de Bamako.
Ce qui freinera les militaires au pouvoir
A ceci s’ajoute une répression des opposants qui interdit toute parole contraire à celle des militaires. Mais selon Alexis Kalembri, les pressionsde la Cédéao pourraient obliger la junte à rendre le pouvoir aux civils : “On a déjà adopté une loi électorale, il y a un comité de suivi des accords, le chronogramme de la Cédéao est respecté dans sa globalité. L’autorité indépendante de gestion des élections est en train d’être mise en place. Je pense que pour le moment, il n’y a pas péril en la demeure”.
Le gouvernement de transition malien est composé, depuis juin 2021, de 29 ministères, dont quatre seulement sont dirigés par des militaires. Mais il s’agit des postes clés.
Source: DW