L’hôtel kempeski de Bamako a servi de cadre hier pour l’ouverture des travaux de trois jours de séminaire sur le processus de décentralisation et de l’application de l’accord pour la paix et la réconciliation nationale. Les experts venus de différents horizons partageront pendant ces trois jours leurs expériences sur la décentralisation.
Placé sous le haut patronage du Ministère des collectivités territoriales, un séminaire d’échange et de partage d’expériences a réuni des experts sur les questions de la décentralisation. Ils sont venus de différents pays : Afrique du Sud, Algérie, République démocratique du Congo, Ghana, Kenya, Niger, Rwanda. Le choix de ces pays, selon les conférenciers, n’est pas fortuit car il s’agit là des pays ayant pratiquement les mêmes configurations territoriales, voire sociologiques, que le Mali.
Le but de ce séminaire, organisé sous l’égide de l’union africaine et la MISAHEL, reste le renforcement des capacités des cadres du Mali sur les questions touchant la décentralisation. Il doit servir de cadre permettant aux acteurs maliens ainsi que ceux venus d’autres pays d’échanger, de partager leurs expériences sur la décentralisation ou la régionalisation.
En outre de cela, il convient de noter que ce renforcement des capacités vise avant tout, une mise en application rapide du contenu de l’accord pour la paix et la réconciliation nationale issu du processus d’Alger. Ainsi, ces trois jours d’échange et de partage devront permettre aux signataires de l’Accord, aux politiques aussi bien qu’aux autorités traditionnelles voire à la société civile de participer à une mise en œuvre effective d’une décentralisation poussée en République du Mali. Cela est nécessaire pour ce pays qui traverse une période de trouble causée par le terrorisme.
Ce séminaire international servira de cadre à la préparation et surtout à la mise en place voire au fonctionnement des nouvelles collectivités territoriales.
Pour l’atteinte de ces objectifs, il faudrait au préalable comprendre les valeurs et les intérêts de la décentralisation. À ce titre, les autorités politiques du Mali doivent garder une confiance inouïe en eux-mêmes, mais aussi à l’accord pour la paix. De la mise en application de cet accord résultera la décentralisation dont ce pays a fortement besoin.
Il faut rappeler que l’accord pour la paix et la réconciliation nationale issu du processus d’Alger prévoit cette question de la décentralisation. Les collectivités territoriales doivent être redynamisées en les dotant d’organes élus et de pouvoirs étendus permettant ainsi aux populations de gérer leurs collectivités.
Dans le cadre de la décentralisation, il convient de comprendre que le Mali n’est pas novice. Il a une vingtaine d’années d’expérience. Ce séminaire renforcera les capacités du Mali en matière de décentralisation.
Fousseni TOGOLA
Le Pays