Un rapport récent de vérification financière sur la gestion de l’Agence de Gestion du Fonds d’Accès Universel (AGEFAU) met en lumière de graves irrégularités, parmi lesquelles des paiements douteux effectués au profit de l’ancien Premier ministre, Dr Choguel Kokalla Maïga. Ce dernier est soupçonné d’avoir perçu des indemnités et des primes jugées irrégulières, soulevant ainsi des interrogations sur la transparence de sa gestion des fonds publics.
Une affaire qui prend de l’ampleur
Bamada.net-Selon des sources proches du dossier, la Cour suprême a été saisie pour examiner ces présumées malversations à l’AGEFAU. Si les faits sont avérés, l’étau pourrait rapidement se resserrer autour de l’ancien Premier ministre, aujourd’hui accusé de détournement de fonds publics. Dans ce qu’il convient d’appeler « l’affaire AGEFAU », les révélations du Bureau du Vérificateur Général (BVG) constituent un tournant majeur et pourraient conduire à une convocation de Choguel Maïga devant les tribunaux.
Une défense controversée
Face aux accusations, l’ancien chef du gouvernement a réagi via des vidéos publiées sur les réseaux sociaux. Il affirme n’avoir rien à se reprocher et qualifie ces accusations de non fondées. Cependant, ses prises de position publiques, souvent critiques envers les autorités actuelles, ajoutent une dimension politique à cette affaire. « L’on ne peut pas gouverner par la peur… Il faut gouverner par la vertu », a-t-il déclaré récemment, tout en dénonçant ce qu’il présente comme des tentatives de déstabilisation.
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Malgré ses dénégations, Choguel Maïga reste sous le feu des projecteurs, notamment en raison des antécédents liés à sa gestion à l’Autorité malienne de régulation des télécommunications/TIC et des postes (AMRTP). En 2021, l’avocat et ancien ministre de la Justice, Me Kassoum Tapo, avait déclaré que l’ancien Premier ministre était poursuivi pour des irrégularités financières portant sur près de 600 millions de francs CFA. Selon Me Tapo, ce dossier, instruit par le pôle économique, n’a jamais été classé et pourrait être réactivé.
Des interrogations sur la gestion des fonds publics
L’un des points centraux du rapport du BVG concerne la gestion des fonds par Choguel Maïga. Alors qu’il affirme avoir laissé plusieurs milliards de francs CFA dans les caisses de l’AGEFAU, des suspicions persistent quant à l’utilisation des ressources publiques. Ces accusations, si elles sont confirmées, pourraient ébranler encore davantage la crédibilité de l’ancien Premier ministre, qui continue de clamer son innocence.
Une transition axée sur la lutte contre l’impunité
Depuis son accession au pouvoir, la Transition actuelle s’est engagée à promouvoir une gouvernance exemplaire et à lutter contre l’impunité. Le président de la Transition a répété à plusieurs reprises que nul n’est au-dessus de la loi. Dans ce contexte, l’affaire AGEFAU pourrait constituer un test de la volonté des autorités de tenir leurs promesses.
Prochaine étape : la justice
Lors d’une réunion privée organisée pour présenter ses vœux de Nouvel An, Choguel Maïga a une nouvelle fois réitéré son innocence. « Je ne me reproche rien, et je suis prêt à faire face à la justice pour démontrer ma probité », a-t-il déclaré devant ses proches. Il a invité la justice à mener son travail en toute indépendance, espérant que la vérité triomphera.
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Cependant, cette affaire reste sous haute surveillance, tant par les observateurs nationaux qu’internationaux. La suite de ce scandale pourrait marquer un tournant dans la lutte contre la corruption au Mali, et servir de rappel que la gestion des ressources publiques exige responsabilité et transparence.
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Ladji Djiga Sidibé
Source: Bamada.net