Au rythme des cérémonies de jouissance, le filon des billets de banque neufs bat son plein et passe par un circuit fermé.
Avec une maîtrise quasi exclusive du nébuleux circuit, les initiés du réseau imposent les lois du marché, de l’offre et de la demande s’entend, aux frais d’une clientèle féminine prisonnière du devoir de conformisme aux cérémonies de mariage et de baptême. De 500 francs CFA par tranche de 5 000 francs, les prix ont pris l’ascenseur et connaissent une hausse vertigineuse ces derniers temps. Chaque somme de 5 000 francs revient à l’acheteur en petites coupures neuves à seulement 3 000 francs CFA, soit 40% du montant. La surenchère fait le bonheur d’un vicieux triangle avec un vecteur plus bénéficiaire que les autres. Il s’agit des intermédiaires ou revendeurs, qui sont approvisionnés de la précieuse marchandise à la fois de leurs provenances initiales et de leur destination. En plus de celles s’ils reçoivent de leurs réseaux bancaires, les mêmes coupures distribuées à une cérémonie, par exemple, sont souvent rachetées à leurs bénéficiaires (les griots) pour alimenter d’autres cérémonies. La conjoncture économique est peut-être passée par-là. Elle se traduit par une paralysie du système bancaire ainsi qu’une pénurie criante de billets de banque neuf dont la spéculation se nourrit.
Quand la Cour constitutionnel anticipe le mandat présidentiel d’Assimi
La semaine dernière, la Cour Constitutionnelle du Mali s’est illustrée par un intrigant arrêt largement partagé sur les réseaux sociaux. Il s’agit de l’arrêt numéro 02 CC en date du 18 juin dernier, une réponse à une certaine requête de destitution de l’Exécutif de transition dirigé par Assimi Goïta. On ne sait sur quels arguments repose la demande du citoyen Saidou dit Cheickna Diallo, mais les conseillers constitutionnels lui ont répondu par une fin de non-recevoir en se déclarant incompétents pour lui donner en juger. Seulement voilà : la Cour constitutionnelle s’y est prise par une posture qui tranche prématurément la polémique que polarise la relecture de la Charte de la Transition dans le sens de l’attribution d’un nouveau mandat de 5 ans renouvelables au chef de l’Etat. Dans leur argumentaire, en effet, les six conseillers ayant siégé s’en référent notamment aux dispositions constitutionnelles en rapport avec la procédure de destitution d’un président de la République. Le parallèle entre le président de la Transition préfigure manifestement une prédisposition à entériner le mandat que s’apprête à lui accorder le Conseil National de Transition en vertu du projet y afférent. Or tout mandat, selon la même constitution, repose sur l’expression de suffrages.
Rassemblées par la Rédaction
Source: Le Témoin