Bocari Treta, c’est l’histoire de la grenouille qui voulait se prendre pour un bœuf ! Mal lui en a pris, renvoyé à ses devoirs d’écoliers, toutes les tentatives sont jugées bonnes pour se faire pardonner du prince du jour. Et l’opposition est la victime expiatoire toute désignée.
Des déclarations sans fondement, Bocari Tereta en est coutumier. Rappelez-vous ses sorties, à la suite de la mort accidentelle du doyen Kadari Bamba (Dieu l’accueille dans son Saint Paradis), qui avaient scandalisé toute la nation. Ridicule il avait fini par soutenir que ses propos avaient été déformés.
Aujourd’hui selon le secrétaire général du RPM, Bocari Tereta, « l’opposition se prépare à chasser IBK du pouvoir en ce mois de mars… » (Par Procès-Verbal 22 Mar 2016).
En ce qui concerne, cette dernière déclaration, on peut sans rire, dire qu’il s’agit en vérité, d’une manœuvre maladroite pour laver plus blanc que coton, la gestion des engrais frelatés, ou des mille tracteurs surfacturés pour s’offrir au final sur le dos des paysans et de l’opposition une auréole de sainteté ternie par son passage au Ministère du développement rural.
Faut-il faire croire au Président IBK qu’il est menacé pour ensuite se poser en sauveur du trône? Apparemment la stratégie n’a pas réussi au Général Sada Samaké qui s’était donné pour mission de faire échoué tout coup d’Etat plutôt que de veiller sur la sécurité des Maliens.
Face à sa déchéance politique en perspective, les récentes élucubrations du courtisan le plus attitré du Président, mais tombé en disgrâce, fait voir aux Maliens que cette stratégie éculée est en route pour espérer avoir une place de choix lors du prochain congrès de RPM constamment reporté par des intriques internes qui ne doivent rien à l’opposition.
Il est triste de l’affirmer et encore plus affligeant de l’écrire, la génération qui s’agite au RPM est celle qui a pesé comme un plomb d’abord sur l’Adema-PASJ et aujourd’hui sur le pays. Elle est à proprement parler une génération hantée par « l’ensauvagement dictatorial », une génération de la faillite politique. Il en est ainsi depuis qu’elle était de l’ADEMA-PASJ au RPM.
En vérité, elle n’a jamais cru au RPM encore moins à celui qui l’a incarné. Deux confessions peuvent l’attester. Ceci est leur affaire interne et ne doit rien à l’opposition.
A interpréter dans toutes ses tessitures, la litanie des reproches faits à l’opposition par l’équipe qui mène le Mali à la faillite, on comprend mieux la profondeur de la crise de gouvernance dans notre pays, lorsqu’on sait que l’ossature de notre Etat repose sur le bon vouloir de courtisans totalement dépassés par le temps, qui croient pouvoir cadenasser notre pays dans l’archaïsme, le carriérisme, après l’avoir abîmé par l’abject coup d’Etat du 22 mars 2012.
Quand une famille installée au pouvoir par une junte militaire dans un moment de fragilité nationale accapare la richesse du pays, entretient le marasme social, étouffe les libertés et divise la nation dans un délitement éthique et politique. C’est la faute de l’opposition ?
Quand l’ethnicisme et le régionalisme les plus sectaires structurent les réformes politiques et institutionnelles de notre pays, c’est la faute de l’opposition ?
Quand votre pouvoir violente le peuple par sa politique de déconstruction de la nation, par la mise en place d’une administration RPM, celle chargée d’éliminer les élus des régions du nord du Mali en voulant les remplacer par des éléments favorables aux groupes armés, c’est la faute à l’opposition ?
Quand le gouvernement finance des fora à n’en pas finir, équipe en matériel roulant et en armement les rebelles qui refusent toute présence de l’Etat dans les zones occupées du Mali, c’est la faute à l’opposition ?
Quand le secrétaire politique du RPM, en occurrence Nancouman Keita menace la presse de toutes les misères du Mali, faisant de l’exercice du pouvoir une menace pour la presse, pour la liberté d’expression et que vous gardez un silence coupable devant cet agissement, c’est la faute à l’opposition ?
Quand le Mali s’effondre à vue d’œil chaque jour un peu plus et que l’absence de sentiment d’un avenir commun est liée à une crise identitaire entretenue depuis le Palais, c’est la faute à l’opposition ?
Quand votre pouvoir par chantage à la menace fiscale, au blocage des projets d’autres Maliens, comme le recours officiel à un clanisme éhonté, c’est la faute à l’opposition ?
Evidemment quand toutes ces pratiques ne viennent pas à bout de ce qu’il faut bien appeler un réveil citoyen contre le tribalisme partisan, la mal gouvernance et l’humiliation constante du pays, c’est la faute à l’opposition.
Au grand malheur de notre brave peuple, les archaïques du RPM répondent par l’autisme et le refus d’esquisser la moindre autocritique et continuent de penser que les contrevérités et le bricolage finiront par calfeutrer les fissures qu’ils tailladent dans les fondations de la maison Mali.
Aujourd’hui tout donne l’impression du vide, le gout du ratage, la sensation d’une déconvenue. La réalité du pays est à la désolation et à la désespérance. Celui qui cherche éperdument à diriger l’orchestre des thuriféraires, veut nous convaincre du contraire. Par digression, il est digne de préciser, que par ses prochaines manifestations du 26 mars, le RPM ne peut revendiquer au mieux qu’une légitimité frelatée, une usurpation de la volonté populaire en 1991 aux fins de servir ses appétits du pouvoir. Car toutes ses politiques du moment sont contre les idéaux de cette date.
Ils sont nombreux les Maliens qui pensent que l’opposition malienne est vraiment un géant qui a peur de son ombre.
Il n’en est rien. La vérité est qu’elle peut tout y compris faire partir le Président pour incompétence, corruption … pour reprendre les termes de la plainte déposée contre lui devant la Haute Cour de Justice.
Mais elle a choisi la voix et les voies démocratiques, son souci du moment étant le redressement national.
Que des citoyens s’éveillent pour tenter de museler les ambitions prédatrices d’une minorité sans scrupules ayant rendu hystérique la société et bradé l’économie nationale cela est tout à fait légitime et donne à croire qu’il reste encore un ressort sur lequel repose le pays.
Que des citoyens cherchent de solutions concrètes à même de désinfecter ces acnés, abcès et autres pus qui ravagent l’aura de notre pays et de notre nation aujourd’hui en déliquescence, ce n’est que naturel dans l’évolution d’une grande nation.
Soyons clair, le Mali est devenu une prison gardée par un duo de gérontocrates complètement dépassé, entouré d’une génération de la faillite ; se libérer d’une telle situation demande plus que des incantations, il faut plus d’imagination, de courage et de détermination.
Une certitude, la jeunesse malienne ne veut plus vivre avec une vie d’emprunt, elle ne veut pas non plus fuir son pays, et cette détermination dont elle fait montre de plus en plus, ne se concrétisera pas sans révisions déchirantes de toutes les politiques passées et du courage moral et éthique de la classe politique dans son ensemble.
Cela, des partis de l’opposition l’ont compris, cela n’est pas à la portée de la génération de la faillite qui cherche à s’accrocher aux basques du RPM.
Retenez monsieur que l’histoire enseigne que devant l’inacceptable les nations basculent dans un élan libérateur ou s’abîment dans une désintégration chaotique.
Votre tribalisme partisan est vécu et compris pour ce qu’il est par toutes les populations maliennes et tous ceux qui s’intéressent au Mali. Chacun, pour l’instant, à l’intérieur comme à l’extérieur, lui oppose les réactions qui répondent le mieux à ses frustrations ou à ses ambitions.
L’opposition démocratique quant à elle se prépare aux élections de 2018 tenez-le vous pour dit.
Souleymane Koné
1er Vice-Président des FARE
Source: sphynx