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Mali: Les putschistes dictent leur loi à IBK et défient la CEDEAO et l’Union africaine

En proie à de récurrents soulèvements populaires, ensanglantés, le régime du Président malien Ibrahim Boubacar KEITA au pouvoir depuis 2013, a capitulé. Face à l’épreuve d’une mutinerie d’une poignée d’officiers supérieurs, le Président IBK, son Premier ministre, son Chef des services secrets présidentiels et son fils ont été mis aux arrêts et conduits au camp de Kati, hier mardi en fin d’après-midi. Contraint à démissionner, la junte militaire lance une fatwa contre la CEDEAO et l’Union africaine.

 

 Dessous d’un putsch

Avec plusieurs ministres et officiers supérieurs loyalistes qui ont abdiqué, la bande à Sadio Camara a fini de nettoyer le régime d’Ibrahim Boubacar KEITA. Le mardi du déclin et de la capitulation d’un régime qui a régné, 7 ans durant, en main de fer. La junte militaire, partie de la garnison de Kati, a pris le dessus, après plusieurs heures de flottements et d’incertitudes. Un coup de maître! Un putsch sans effusion de sang.

IBK lâché par la MINUSMA et Paris

Selon plusieurs sources diplomatiques autorisées, le Président malien Ibrahim Boubacar KEITA, a été lâché par l’Élysée et la force internationale militaire, stationnée au Mali, dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. Qu’est-ce qui n’a pas marché ? De sources bien informées, consultées par Confidentiel Afrique, l’option d’une exfiltration du Président Ibrahim Boubacar KEITA était dans les tuyaux. L’ambassade de France devait s’en occuper, si la situation devenait explosive. Mais, glisse une source diplomatique à Confidentiel Afrique, la stratégie pacifique et méthodique déroulée par les mutins a chamboulé le casting. Tous les dignitaires du régime et hauts gradés de l’armée, ont été arrêtés de façon pacifique, dans la matinée. Idem pour la MINUSMA, qui a baissé les bras, et préféré débrancher les câbles et les puces. Contraint à démissionner devant le forcing des mutins, le Président déchu a ordonné depuis la garnison de Kati, où il s’est retranché avec son Premier ministre, son Chef des services secrets et son fils, la dissolution du gouvernement et du Parlement.

La junte militaire défie la CEDEAO et l’UA

Après avoir balayé le régime d’IBK, qui a géré le pays, avec une main de fer, les officiers putschistes n’entendent pas baisser les armes. Face aux condamnations de la CEDEAO et de l’UA, ils ont jugé utile de ne pas répondre à ces organisations. Son seul allié, reste le peuple malien.

Les Présidents africains qui s’éternisent au pouvoir sont pour la plupart victimes de mutineries. La population utilise les bains de foule pour faire abdiquer les gouvernants. Pertes en vies humaines, casse, du sang qui coule à flot s’offre au décor. Ainsi dans les pays de l’Union africaine et de la zone CEDEAO, on assiste ces dernières années à une recrudescence des mutins qui finissent par obtenir gain de cause. Pourquoi une telle défiance?« Je condamne énergiquement l’arrestation du Président Ibrahim Boubacar Keita, le Premier Ministre et autres membres du Gouvernement maliens et appelle à leur libération immédiate», ce sont là les propos du tchadien Moussa Faki Mahammat Président de l’UA publié sur compte Twitter. Il montre son indignation, suite à la mutinerie au camp de Kati, à Bamako, hier mardi. Trop tard, glisse ce spécialiste de la géopolitique africaine.

Les militaires mutins ont réussi leur coup, ce qui, a d’ailleurs mené à l’arrestation du Président de la République du Mali et de quelques membres de son entourage.

Le peuple ne cesse de montrer le manque de confiance qu’ils ont envers leurs dirigeants. Et, cela se termine  par des coups d’État. On se rappelle du putsch de Yaya Jammeh en Gambie en 1994, la Côte d’Ivoire a reçu son lot de désolations, avec plusieurs coups d’État. La Guinée Conakry n’a pas été épargnée par les militaires.

Et, comme disait l’ancien président américain Barack Obama : « en Afrique, il faut des hommes forts et non des institutions fortes.

Les militaires mutins maliens ont fait une déclaration ce matin, ils appellent à une transition politique civile qui va mener à des élections dans des brefs délais. La création d’un Comité national pour le Salut du Peuple est aussi d’actualité. Ainsi, les militaires qui ont pris le pouvoir s’engagent à respecter tous les accords internationaux.

Par Maguette Mbengue (Confidentiel Afrique)

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