La communauté internationale continue de faire pression sur le gouvernement de transition au Mali, afin qu’il organise la présidentielle dans les délais prévus. Le gouvernement, quant à lui, estime que de nombreux défis demeurent et pourraient l’obliger à reporter le scrutin.
Les USA veulent un gouvernement civil démocratiquement élu au Mali, d’ici avril 2022. Ce vœu a été émis par le général Stephen Townsend, commandant du Commandement des Etats-Unis pour l’Afrique (AFRICOM), lors de sa visite à Bamako, la capitale malienne, le jeudi 23 septembre.
Cette visite a été l’occasion pour la délégation américaine d’appeler le gouvernement de transition à respecter son « engagement d’organiser des élections crédibles et transparentes ». Il a également été question de l’aide au développement et de l’appui sécuritaire des Etats-Unis via leur coopération avec le Mali, et leurs partenaires internationaux, dont la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA).
« La meilleure façon de réaliser des progrès en matière de sécurité et de prospérité au Mali est de rétablir la transition vers un gouvernement démocratique dirigé par des civils et répondant aux besoins du peuple malien », a affirmé le général Townsend.
Il semblerait toutefois que les délais dont dispose le gouvernement malien soient insuffisants. Dimanche 26 septembre, à l’issue des concertations sur les assises nationales de la refondation, à Bamako, Ibrahim Maïga, ministre de la Refondation de l’Etat a déclaré que le respect des délais dépendait de « la réalité du terrain ».
« L’envergure des réformes à faire déterminera tout le reste plus que les questions de délais », a-t-il laissé entendre.
Dans une interview accordée à France 24 et RFI, le Premier ministre malien, Choguel Maïga, est allé dans le même sens, affirmant que ce qui importe le plus est l’organisation d’élections transparentes plutôt que le respect de la date du 27 février 2022.
Alors que des rumeurs persistantes font état de ce que le Mali serait en contact avec le groupe paramilitaire russe Wagner pour une collaboration, le général Townsend a réaffirmé l’engagement de son pays à « promouvoir un avenir sûr, stable et prospère » pour le pays. « Nous voulons poursuivre ce partenariat de longue date », a-t-il déclaré.
Bien qu’elle ne soit pas physiquement présente au Mali, l’armée américaine dispose de troupes dans la région ouest-africaine. Les Américains dirigent l’African Lion qui est un « exercice multinational conjoint, tous domaines confondus, au Maroc, en Tunisie, au Sénégal et au Ghana ». L’African Lion a pour objectif de défendre la partie nord de l’Afrique et le sud de l’Europe. Il est également censé développer « l’interopérabilité entre les partenaires américains, africains et internationaux pour défendre le théâtre contre les agressions militaires adverses ».
Jean-Marc Gogbeu (stagiaire)
Source : Agence Ecofin