M. Annadif a rappelé que ce coup de force anticonstitutionnel a été condamné par le Secrétaire général et le Conseil de sécurité des Nations Unies. La Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a décidé de suspendre le Mali de ses instances institutionnelles et a décrété des sanctions jusqu’à la mise en place d’une transition civile.
Depuis lors, des journées de concertations nationales ont été organisées les 10, 11, et 12 septembre et ont abouti à l’adoption d’une charte de la transition. Un Président de la transition a été désigné, un Premier ministre a été nommé et un gouvernement a été formé.
« Il me plait de relever devant votre Conseil que c’est pour la première fois depuis la signature de l’Accord (de paix) en juin 2015 que les mouvements signataires ont fait leur entrée officielle dans un gouvernement. Cette avancée est pleine de symbole et de signification. C’est le résultat de bonnes prédispositions des nouvelles autorités et des mouvements signataires, encouragées par nos bons offices en vue de renforcer la confiance », a dit Mahamat Saleh Annadif, Représentant spécial du Secrétaire général pour le Mali et chef de la Mission des Nations Unies dans ce pays (MINUSMA).
« Grâce à cette confiance, l’Accord pour la paix figure dans le préambule de la charte, et sa mise en œuvre est consacrée comme une de ses missions. C’est avec un réel soulagement que les populations maliennes et celles des pays voisins ont accueilli la levée des sanctions de la CEDEAO », a-t-il ajouté.
Une année de turbulences
L’envoyé de l’ONU a noté que l’année 2020 a été marquée au Mali par plusieurs turbulences et incertitudes politiques. Le pays est resté sans gouvernement pendant plus de quatre mois, et les défis se sont multipliés, notamment avec la pandémie de Covid-19 et ses retombées socio-économiques.
« Cette situation a également engendré un retard considérable sur la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et aggravé la crise humanitaire », a souligné M. Annadif.
Il a souhaité qu’avec la formation du nouveau gouvernement et la levée des sanctions, le Conseil national de la transition, qui est l’organe législatif, soit mis en place rapidement.
« En effet, l’organisation des élections crédibles pouvant conduire au retour à l’ordre constitutionnel dépend des réformes politiques, institutionnelles, électorales et administratives telles qu’énoncées dans la charte de transition.
De ce point de vue, la transition constitue une opportunité pour les Maliens de sortir de ce cycle infernal ponctué d’une succession de coups d’Etat périodiques », a dit l’envoyé de l’ONU.
Selon lui, les Nations Unies doivent saisir également cette opportunité « pour continuer d’accompagner et appuyer cette phase importante pour une sortie de crise au Mali, en coordination avec l’ensemble de la communauté internationale, notamment l’Union africaine et la CEDEAO ».
« La paix est à portée de main et la balle demeure encore dans le camp des Maliennes et Maliens. La MINUSMA est plus que jamais engagée à leurs côtés », a-t-il conclu.
Libération de deux otages
Plus tard dans la journée, Mahamat Saleh Annadif s’est félicité, dans un message de la MINUSMA sur Tweeter, de l’annonce de la libération de deux otages au Sahel : le chef de l’opposition malienne Soumaïla Cissé et la travailleuse humanitaire française Sophie Pétronin.
Selon la presse, les deux otages étaient détenus dans le nord du Mali par le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), lié à Al-Qaïda.
Source : ONU