Après avoir vécu sous l’état d’urgence pratiquement pendant 5 ans, les Maliens en étaient sortis lors de la récente démission du gouvernement. Face à une 2e vague de contaminations à la Covid-19, les autorités de transition ont décidé de le restaurer.
Le Conseil national de transition a restauré le dimanche 20 décembre l’état d’urgence, instauré depuis 2015 jusqu’à la récente démission du gouvernement, pour faire face à une nouvelle vague de contamination au coronavirus. Les écoles ainsi que de nombreux commerces seront fermés pendant plusieurs semaines, mais ce sont les professionnels des médias qui semblent le plus se méfier de la décision des autorités maliennes.
« Les autorités administratives compétentes sont habilitées à prendre toutes les mesures appropriées pour assurer le contrôle de la presse et des publications de toute nature, des réseaux sociaux, ainsi que celui des émissions radiophoniques ou télévisées, des projections cinématographiques et des représentations théâtrales », notifie le communiqué du Conseil national de transition. Ce passage n’a pas plu aux journalistes maliens qui ont réagi lors d’une conférence de presse.
Bandiougou Danté, le président de l’Union des radios et télévisions libres du Mali, se demande « en quoi la lutte contre la Covid-19 peut donner droit au contrôle de contenus médiatiques ». Selon Bassidiki Touré (photo), qui préside l’Association des éditeurs de presse privée, les journalistes ne se laisseront pas faire.
La corporation prévoit déjà une « journée d’action », le 23 décembre, qui précèdera les « futures luttes pendant cette transition afin de préserver les acquis de la liberté d’expression au Mali ».
Servan Ahougnon
Source : Agence Ecofin