Le gouvernement envisage des mesures d’austérité afin de pouvoir faire face à ses engagements énoncés dans les six axes prioritaires de dépenses.
Sur le rapport du ministre de l’Economie et des Finances, le conseil des ministres a adopté un projet d’ordonnance portant loi des Finances pour l’exercice 2021.
Les prévisions des recettes budgétaires pour l’exercice 2021 s’élèvent à 2.155 milliards 161 millions de F CFA contre 2.145 milliards 627 millions de F CFA dans la loi rectificative 2020, soit une augmentation de 9 milliards 535 millions de F CFA, correspondant à un taux d’accroissement de 0,44%, imputable à la hausse prévisionnelle des recettes du budget général. C’est ce qui ressort d’un projet d’ordonnance portant Loi des finances pour l’exercice 2021.
Les prévisions des dépenses budgétaires pour l’exercice 2021, selon le conseil des ministres, s’élèvent à 2.808 milliards 88 millions de F CFA, contre 2.864 milliards 976 millions de F CFA dans le budget rectifié 2020, soit une diminution de 56 milliards 888 millions de F CFA, équivalent à un taux de réduction de 1,99%.
Le projet de budget 2021 présente un déficit global de 652 milliards 927 millions de F CFA, contre 719 milliards 349 millions de F CFA dans le budget rectifié de 2020, soit une diminution de 9,23%.
Le déficit sera financé, selon le gouvernement par les ressources provenant des aides budgétaires extérieures et par la mobilisation de l’épargne.
Le budget 2021, présenté en mode programme, prend en compte les objectifs du Programme appuyé par la Facilité élargie de crédit du Fonds monétaire international et les cibles des critères de convergence de l’Uémoa et de la Cédéao.
Déficit
Il prend également en compte les objectifs du Cadre stratégique pour la relance économique et le développement durable (CREDD) 2019-2023.
Sur la diminution des dépenses budgétaires de 57 milliards F CFA et l’augmentation des ressources budgétaires de 9 milliards FCFA en 2021, l’économiste Modibo Mao Macalou affirme que « le gouvernement envisage des mesures d’austérité pour 2021, afin de pouvoir faire face à ses engagements ».
Par rapport au déficit budgétaire en 2021 qui sera de 653 milliards F CFA contre 719 milliards F CFA dans le budget rectifié de 2020, M. Macalou estime qu’il sera donc difficile en tenant compte du contexte actuel de répondre positivement aux augmentations des dépenses de fonctionnement de l’Etat qui engloutissent environ 80 % des recettes fiscales qui sont en baisse considérablement, le taux de pression passant de 15,5 % en 2019 à environ 10% en 2020. Il ajoute que « L’Etat devra combler le déficit budgétaire soit par les aides extérieures et/ou les emprunts bilatéraux ou multilatéraux ».
Au titre des dépenses, le gouvernement, selon le conseil des ministres, envisage de mettre l’accent notamment sur la prise en charge des actions de la feuille de route de la Transition ; le renforcement des moyens de défense et de sécurité ; la lutte contre la Covid-19 ; l’amélioration des conditions de vie des populations, l’opérationnalisation des nouveaux services publics ; le renforcement du système judiciaire ; la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali, issu du processus d’Alger.
Amadou Sidibé
Source : Arc en Ciel