Les bureaux de vote ont ouvert pour une présidentielle très disputée. Les Maliens doivent départager 24 candidats, dont le président sortant Ibrahim Boubacar Keïta.
Les Maliens votent dimanche pour un scrutin présidentiel qui sera déterminant pour l’ensemble du Sahel, toujours confronté à la menace djihadiste malgré cinq ans d’interventions militaires internationales. Après les polémiques de la fin de campagne autour du fichier électoral, sur lequel l’opposition a émis des doutes, le scrutin qui débute est placé sous haute sécurité. D’autant plus que le chef de la principale alliance djihadiste du Sahel, liée à Al-Qaïda, le Touareg malien Iyad Ag Ghaly, dirigeant d’un des groupes islamistes qui s’étaient emparés du nord du Mali en 2012, vient de diffuser une vidéo dans laquelle il menace directement le processus électoral. « Ces élections ne sont rien d’autre que la poursuite d’un mirage et nos peuples n’en récolteront que des illusions, comme ils en ont pris l’habitude », a déclaré dans une vidéo le chef du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans.
Mais à l’ombre des djihadistes qui plane sur la bonne tenue du scrutin s’ajoute aussi la menace des violences intercommunautaires qui pourraient éclater un peu partout du nord au centre du pays.
08 h 00 GMT. Les premiers bureaux de vote ont commencé à ouvrir pour ce premier tour de l’élection présidentielle.
Les premiers électeurs ont pu commencer à s’exprimer dans les urnes malgrès quelques retards et disfonctionnements signalés parfois aux observateurs.
À Bamako, notamment on signale quelques problèmes au démarrage de cette journée décisive.
Comme le signale Studio Tamani, le programme quotidien d’information de la Fondation Hirondelle au Mali, certaines localités ne peuvent pas voter. À cause de la pression des djihadistes. C’est notamment le cas à Tombouctou.
Certains bureaux de vote ont été saccagés dans la région clé de Mopti. Le gouverneur de Mopti (centre), le général Sidi Alassane Touré, s’est pourtant montré optimiste à la veille du scrutin notamment au regard du taux de retrait des cartes d’électeurs qu’elle affiche, légèrement supérieur à la moyenne nationale de 74,5 %.
Le président sortant a voté peu après 09H00 GMT à Bamako, tandis que le chef de l’opposition devait accomplir son devoir civique à Niafounké, dans la région de Tombouctou (nord-ouest).
L’essentiel à savoir sur ce premier tour de la présidentielle
Plus de huit millions de Maliens sont inscrits sur les listes électorales. Soixante-seize pour cent d’entre eux ont retiré leur carte d’électeur. La participation est l’un des enjeux dans ce pays où les gens votent traditionnellement peu (36,24 % de participation à l’élection de 2007).
Vingt-quatre candidats s’étaient inscrits pour cette présidentielle. Si aucun d’entre eux n’obtient la majorité absolue, un second tour est prévu le 12 août prochain.
Ce premier tour se déroule sous haute sécurité. Un nombre record d’observateurs de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cédéao), de l’Union africaine (UA) et de l’Union européenne (UE) se sont rendus sur place pour veiller au bon déroulement des opérations. Côté militaire, 30 000 membres des forces de sécurité, nationales et étrangères sont mobilisés, selon le ministère de la Sécurité intérieure.
Quelque 23 000 bureaux de vote sont mobilisés pour cette élection. Ils fermeront leurs portes à 18 heures et les premiers résultats sont attendus dans les 48 heures, les résultats officiels provisoires le 3 août au plus tard, avant un éventuel second tour le 12 août.
Le Point