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Le Mali à l’épreuve du test électoral: Financement intégral de l’élection présidentielle par le budget national et des doutes sur le fichier finalement levés.

Quelque huit millions de Maliens sont appelés aux urnes ce dimanche 29 juillet 2018.

Contrairement aux élections de 2013, l’élection présidentielle de 2018 est intégralement financée par le Gouvernement du Mali.

Afin d’assurer la crédibilité du scrutin, la présence d’un représentant de la Majorité et de l’Opposition dans chaque bureau de vote des 12 925 Centres de votes est assurée. On compte au total 23 041 bureaux de vote. Ainsi, l’Etat annonce avoir déployé 60.000 personnes sur le terrain avec un coût de 2.990.000.000 FCFA (pour assurer ce deploiement).

Selon un spécialiste, notre pays est le seul en Afrique à avoir mis un tel dispositif en place. Ce qui dénote de sa volonté à organiser des élections libres et transparentes.

Les 23 041 bureaux de vote sont ouverts de 8h à 18h heures locales. L’horaire de fermeture pourra s’étendre en cas de file d’attente ou de retard à l’ouverture.

 

Les doutes sur le fichier électoral finalement levés.

A la suite de la réunion de concertation du 28 juillet 2018 entre Gouvernement et partis politiques, il nous est revenu que la question des allégations de fraude a été abordée. Selon un responsable présent à la réunion, “le candidat de l’URD est venu avec deux cartes d’électeur portant le même nom. Après vérification, il s’est avéré que l’une d’elle était un faux document et ne comportait pas certains éléments de sécurité indétectables”.

La question du fichier électoral a également été largement évoquée lors de la même rencontre. Toujours selon notre interlocuteur, “après enquête et vérifications, il s’est avéré que c’est en aspirant les données du fichier électoral unique que les techniciens du candidat de l’URD ont suscité des anomalies et des doublons”.

 

Combien de candidats sont en lice, qui va voter, comment et quand seront annoncés les résultats ?

S’ils sont 24 candidats en lice, les deux principaux challengers restent, comme en 2013, Ibrahim Boubacar Keita, l’actuel président, candidat à sa succession et Soumaïla Cissé, le chef de file de l’opposition. Mais d’autres candidats pourraient créer la surprise, comme l’ancien Premier ministre Cheikh Modibo Diarra ou le riche homme d’affaires Aliou Diallo.

Au total, 8 millions 462 électeurs sont appelés à se prononcer ce dimanche, mais tous les bureaux de vote seront-ils ouverts ? Lors des deux dernières élections en 2013 et 2016, ce n’était pas le cas.

Une fois toutes les voix rapatriées et compilées à Bamako, les résultats provisoires doivent être proclamés dans un délai de 5 jours après la date du scrutin selon la loi électorale.

 

6 000 observateurs internationaux et nationaux

Ce dimanche, environ 6 000 observateurs internationaux et nationaux suivront le premier tour de l’élection présidentielle au Mali, selon la Commission électorale nationale. Des organisations internationales comme la Cédéao, l’Organisation internationale de la francophonie, l’Union africaine ou l’Union européenne ont envoyé des observateurs. La société civile malienne sera également sur le terrain. Mais ces observateurs inégalement déployés sur le territoire, ils seront moins nombreux dans les foyers d’insécurité au centre et au nord.

Parmi les nationaux, la COCEM, la coalition de 5 associations de la société civile malienne est celle qui regroupe le plus d’observateurs : 1 160 au total répartis proportionnellement en fonction du nombre d’habitants dans tous les cercles et les régions du Mali. C’est la seule mission nationale à avoir réparti des observateurs sur toute l’étendue du territoire.

Au-delà de cette coalition, tous les nationaux suivront le déroulé du vote. Mais la loi électorale ne les autorise pas à suivre la partie plus sensible : la compilation des voix. Contrairement aux observateurs internationaux qui eux sont autorisés à suivre cette étape. Mais ils sont moins nombreux que les nationaux : une cinquantaine pour l’Union africaine, 171 pour la Cédéao, une centaine pour l’Union européenne tandis que l’OIF reste discrète sur la composition de ces équipes.

Ces missions d’observations internationales n’iront pas partout. Si les grandes villes au centre et du nord comme Mopti, Gao ou Tombouctou seront en majorité suivies, ni Kidal ni Ménaka ne devraient avoir d’observateurs internationaux, tout comme les villes périphériques et villages de ces foyers d’insécurité.

Une cellule de surveillance d’éventuelles violences électorales a également été mise en place. Elle compte environ 300 observateurs sur toute l’étendue du territoire.

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