La ministre française des Armées, en visite dans notre pays, a aussi rejeté les accusations de bavure contre Barkhane lors de la frappe aérienne ayant visé des groupes terroristes à Bounty, en janvier dernier
Au moment où les forces françaises en opération au Mali essuient des critiques suite à la publication d’un récent rapport de la Minusma, la ministre française des Armées, Florence Parly, s’est rendue dans notre pays hier pour non seulement renouveler sa volonté de demeurer aux côtés des Forces armées maliennes (FAMa) mais aussi assurer sa confiance aux militaires européens présents sur le terrain dans le cadre de la lutte contre le terrorisme.
Pour ce déplacement de deux jours dans notre pays, la ministre française des Armées était accompagnée de ses homologues estonien, Kalle Laanet et tchèque, Lubomir Metnar, dont les troupes participent à la Task Force Takuba. Les trois ministres ont été reçus hier matin à Koulouba par le président de la Transition, Bah N’Daw, après avoir rencontré successivement le ministre de la Défense et des Anciens combattants, le colonel Sadio Camara et le vice-président de la Transition, le colonel Assimi Goita.
Avec le chef de l’État, la ministre française des Armées et ses homologues ont partagé leur détermination à continuer le combat contre le terrorisme. Ils ont, tour à tour, évoqué l’importance de la présence de la Force Takuba au Sahel. Florence Parly a indiqué qu’elle rencontrera, en compagnie de ses homologues, des militaires maliens, français, estoniens, tchèques, suédois et italiens de la Task Force Takuba. Cette force, intégrée à l’opération Barkhane et composée de forces spéciales européennes, est entièrement consacrée à l’accompagnement aux combats des unités maliennes.
Selon Florence Parly, le message est simple : les Européens se tiennent aux côtés des Maliens. L’ensemble des forces en présence (G5 Sahel, Barkhane, Takuba, EUTM et Minusma) ont un seul objectif : affaiblir et défaire la menace terroriste qui est portée par Daech et Al- Qaïda contre nos sociétés.
Le ministre de la Défense de la République tchèque dira que la situation dans notre pays est loin de leur être indifférente. «La dynamique terroriste n’est toujours pas brisée et le terrorisme continue à représenter un danger pour nous. Pour cette raison, nous ne pouvons pas considérer notre mission comme accomplie, bien au contraire», a indiqué Lubomir Metnar.
De son côté, le ministre estonien rappellera que son pays contribue à la sécurité du Mali en fournissant des troupes terrestres pour l’opération Barkhane. En outre, l’Estonie participe à l’entraînement des troupes maliennes au sein de la Task Force Takuba.
Les journalistes ont saisi l’occasion pour revenir sur le rapport récent de la Minusma concernant une frappe de l’aviation française dans le village de Bounty, le 3 janvier dernier. Ce rapport du département des droits de l’Homme incrimine les forces françaises de bavure contre des civils. Florence Parly a réfuté toute erreur de la part des militaires français. Selon elle, aucun innocent n’a été atteint lors de cette opération. «Je rappelle qu’il n’y a eu ni femme ni enfant parmi les victimes et que cette frappe était destinée et a neutralisé des éléments terroristes», a insisté la ministre française.
Pour Florence Parly, cette frappe a été précédée d’un processus de ciblage extrêmement rigoureux et robuste qui permet d’assurer le strict respect du droit des conflits armés. Tous les principes fondamentaux, qui visent à préserver les civils, ont été appliqués. «Je le réaffirme ici avec force, le 3 janvier 2021, les forces armées françaises ont ciblé un groupe terroriste qui avait été formellement identifié comme tel», a-t-elle déclaré.
D’autre part, la ministre française a soutenu que, face à cela, des propos qui leur ont été opposés sont discordants et contradictoires. «Puisque certains témoins ont d’abord affirmé avoir entendu un hélicoptère, d’autres ont affirmé avoir vu des avions à très basse altitude, ce que je redis devant vous, C’est que nous avons utilisé des avions de chasse qui volent à très haute altitude», a-t-elle détaillé, ajoutant qu’il y a une complète distorsion entre la réalité des faits et ce qui est rapporté dans ce rapport.
En revanche, Florence Parly a souhaité que cette enquête menée de «façon unilatérale» puisse prendre en compte des arguments de la France. Après la rencontre, les trois ministres se sont rendus à Gao pour soutenir les troupes européennes qui s’y trouvent.
Oumar DIAKITÉ
Source : L’ESSOR