Les deux dernières formations du programme « Contre-terrorisme Sahel » (CT Sahel) ont pris fin, vendredi, par un exercice de simulation exécuté par des agents de l’administration pénitentiaire. C’était à l’Institut de formation judiciaire de Bamako, en présence de nombre d’officiels parmi lesquels l’ambassadeur de l’Union européenne au Mali, Alain Holleville, le chef de la mission EUCAP Sahel Mali, Albrecht Conze, le chef de cabinet du ministère de la Justice et des Droits de l’homme, Moumouni Guindo.

La formation était dispensée à des officiers des forces de sécurité, des chefs d’établissement de l’administration pénitentiaire et des magistrats dont ceux du Pôle judiciaire spécialisé (PTS). Elle visait à fournir un soutien aux forces de sécurité intérieure et à la justice en matière de lutte contre le terrorisme et le crime organisé dans la sous-région.
Financé par l’Union européenne pour un coût de 5 milliard Fcfa, CT Sahel a effectué 42 formations qui ont touché, selon Alain Holleville, 908 personnes dont des magistrats, greffiers, personnel de l’administration pénitentiaire, forces de sécurité intérieure. « Cette dernière formation marque certes la fin d’un cycle d’appui dans ce cadre, mais nullement la fin de l’action de l’Union européenne dans ce domaine. Je suis venu transmettre, ici, un message de continuation et de renforcement d’effort en compagnie du chef de la mission d’EUCAP», a-t-il indiqué.
L’exercice effectué devant les officiels simulait deux scénarios : l’organisation du transfert d’un terroriste devant un magistrat antiterroriste et une tentative de révolte de 3 détenus terroristes dans un centre pénitentiaire. 26 officiers pénitentiaires ont participé à l’exercice. Jaugeant leur capacité, le commandant Christian Cordier, formateur, n’a émis aucun doute. « Je suis absolument satisfait de leur travail, ils ont bien travaillé pendant ces modules, ce sont des gens exceptionnels, pleins de volonté. Mais il faut qu’ils puissent avoir l’opportunité de s’entrainer continuellement parce que ce qu’on leur a montré pendant 15 jours demande un travail journalier. Je crois que les autorités pénitentiaires maliennes ont pris conscience qu’il fallait donner un certain nombre de moyens aux agents pénitentiaires qui sont motivés ».
Moumouni Guindo s’est réjoui de cette formation qui, à ses yeux, est d’une pertinence indéniable aux regards des attaques sanglantes qui ont endeuillé le Mali, la France et le monde. « Mais nous avons malheureusement du chemin à faire, il y a encore des obstacles. Nous réitérons notre disponibilité à nos partenaires pour le renforcement de nos capacités en matière de sécurité. Nos remerciements vont à l’endroit de la délégation de l’Union européenne et à tous nos partenaires », a-t-il indiqué.
Quant au chef de l’EUCAP Sahel qui est une mission de renforcement des capacités des forces de sécurité intérieure, il a assuré que « les résultats déjà obtenus, via CT Sahel pour améliorer la réponse malienne à ces défis, constituent une base très solide sur laquelle les formateurs et conseillers d’EUCAP peuvent s’appuyer pour continuer à travailler avec les autorités maliennes dans la même perspective durant 2016 ».
K. DIAKITE

source : Essor