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Conseil d’administration du FMI : « LES RESULTATS DU PROGRAMME ECONOMIQUE DU MALI CONTINUENT A ETRE BONS »

Le programme 2016 prévoit un déficit budgétaire légèrement en hausse pour permettre une augmentation de l’investissement public et des dépenses de reconstruction

Mamadou Igor Diarra ministre economie finances rencontre visite Christian Josz chef délégation Fonds mondial fmiLe conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) a conclu le 2 décembre 2015 les consultations au titre de l’article IV1 avec le Mali et achevé la quatrième revue des résultats enregistrés par le Mali dans le cadre d’un programme économique appuyé par un accord triennal au titre de la facilité élargie de crédit (FEC), indique un communiqué de presse de l’institution. La décision du conseil d’administration, annonce le communiqué, ouvre la voie au décaissement d’un montant de 4 millions de DTS (environ 5,5 millions de dollars, ndlr : 2,8 milliards de Fcfa), ce qui porte le montant total des décaissements au titre de l’accord FEC à 22 millions de DTS (environ 30 millions de dollars, ndlr : 15 milliards de Fcfa).
En achevant la revue, le conseil d’administration a approuvé la demande des autorités de modifier le critère de réalisation relatif à l’emprunt extérieur non-concessionnel étant donné la nouvelle politique du FMI relative aux plafonds d’endettement en vigueur depuis juin 2015. Le Conseil d’administration a approuvé l’accord au titre de la FEC en faveur du Mali le 18 décembre 2013 pour un montant de 30 millions de DTS (environ 42 millions de dollars, ndlr 21 milliards de Fcfa).
Le communiqué précise que les résultats du programme continuent à être bons comme en attestent le respect de tous les critères de réalisation et de la plupart des repères structurels à fin juin 2015. Le programme pour 2016, indique-t-il, comprend un déficit budgétaire légèrement en hausse par rapport à 2015 pour permettre une augmentation de l’investissement public et des dépenses de reconstruction. La composante structurelle du programme inclut des mesures visant à soutenir la croissance continue des recettes, à renforcer la gestion des finances publiques, et à promouvoir la bonne gouvernance.
Le FMI analyse ensuite la situation économique de notre pays : « la reprise économique du Mali est dans sa troisième année. Après une forte croissance de 7 % en 2014, entraînée par le retour à un niveau plus normal de production agricole et une forte reprise du secteur manufacturier, la croissance ralentit en 2015 mais devrait demeurer robuste à court terme (au dessus de 5 %). Le solde courant de la balance des paiements devrait s’améliorer à court terme mais se détériorer à plus long terme, en raison principalement d’une détérioration des termes de l’échange. D’importantes entrées de capitaux publics et d’investissements directs étrangers devraient permettre au Mali de financer ces déficits et même de renforcer légèrement sa position imputée de réserves internationales. Le déficit budgétaire global devrait rester maîtrisé à court terme et diminuer à moyen terme, de telle sorte que le rapport de la dette nominal au PIB resterait en dessous de 40 %. Il est prévu que l’augmentation des impôts perçus se poursuive, et que l’augmentation des recettes permette davantage d’investissement public et de dépenses sociales ».
Suite aux délibérations du conseil d’administration, David Lipton, premier directeur général adjoint et président par intérim, a détaillé : « Les autorités maliennes ont continué de prendre les mesures nécessaires pour que les objectifs établis dans leur programme appuyé par le FMI soient atteints. Les résultats du programme jusqu’à fin juin ont été solides, ce qui a permis aux autorités de renforcer leur programme budgétaire pour 2015. Le programme pour 2016 prévoit un déficit budgétaire légèrement plus élevé, mais encore modéré, afin de financer une augmentation des dépenses d’équipement et de satisfaire les besoins de reconstruction. Cela devrait s’accompagner d’une croissance encore vigoureuse du PIB, bien que les problèmes de sécurité représentent un risque pour les perspectives économiques.
« Le redressement de la croissance des recettes fiscales observé en 2015 est particulièrement encourageant, et fait suite à diverses mesures prises par le ministère de l’Économie et des Finances plus tôt dans l’année. Il est essentiel d’accroître les recettes fiscales, ainsi que d’améliorer la qualité et l’efficience des dépenses, pour créer un espace supplémentaire qui permettra d’investir dans les infrastructures et d’engager des dépenses sociales à l’appui de la croissance et de la réduction de la pauvreté. Cependant, il sera important à l’avenir que de nouvelles augmentations des recettes proviennent d’un élargissement de l’assiette de l’impôt, notamment grâce à la réduction des exonérations considérables.
« Les efforts que les autorités continuent de déployer pour améliorer la gestion des finances publiques sont encourageants aussi. Il est important de continuer d’apporter des améliorations dans ce domaine afin de contribuer à la discipline budgétaire globale et à l’usage adéquat des ressources publiques.
« La décentralisation budgétaire devrait améliorer la responsabilisation en matière de dépenses publiques et accroître l’aide accordée aux régions moins favorisées du pays. Il est important que ce processus soit progressif et que des mécanismes adéquats en matière de transparence et de responsabilisation soient mis en place pour que les ressources transférées aux collectivités locales soient bien utilisées.
« Il est essentiel d’engager des réformes visant à améliorer le climat des affaires pour rehausser les perspectives économiques du Mali. Le plan d’action des autorités dans le cadre du programme appuyé par le FMI porte sur des domaines où des lacunes ont été observées. Il est crucial d’accomplir des progrès dans ces domaines, notamment dans l’amélioration de la gouvernance et l’allégement de la charge administrative des contribuables, pour accélérer la croissance et créer des emplois, et, en fin de compte, faire reculer la pauvreté. »
Le communiqué de presse indique que « les administrateurs félicitent les autorités des résultats macroéconomiques solides qui ont été enregistrés récemment, tels qu’une croissance économique robuste, une inflation faible et une position budgétaire viable. Si les perspectives économiques sont favorables, les administrateurs attirent aussi l’attention sur les risques de dégradation importants, en particulier du fait de la fragilité persistante de la situation sécuritaire au Mali. Les administrateurs saluent l’accord de paix qui a été conclu récemment entre le gouvernement et les groupes rebelles, mais ils notent que les récents événements tragiques à Bamako soulignent qu’il est nécessaire de continuer de chercher à renforcer la sécurité avec l’appui de la communauté internationale ».
Les administrateurs, ajoute le communiqué, « souscrivent aux efforts déployés pour accroître les recettes fiscales et améliorer la qualité et l’efficience des dépenses afin de créer un espace permettant d’investir dans les infrastructures de base et d’engager des dépenses sociales. Ils reconnaissent qu’il convient d’élargir l’assiette de l’impôt et de réduire les exonérations pour accroître les recettes. Les administrateurs encouragent aussi les autorités à redoubler d’efforts pour améliorer la gestion des finances publiques afin de faciliter l’usage adéquat des ressources publiques tout en préservant la bonne santé des finances publiques. Une approche prudente en ce qui concerne de nouveaux financements non concessionnels permettra de préserver la viabilité de la dette ».
Les administrateurs souscrivent aux plans des autorités visant à mettre en œuvre progressivement la décentralisation budgétaire en vue d’améliorer la responsabilisation sur le plan des dépenses tout en augmentant l’aide accordée aux régions moins favorisées du pays. Ils soulignent que ce processus doit se dérouler parallèlement à une augmentation des capacités d’administration et d’absorption des collectivités locales, et à la mise en place de mécanismes adéquats en matière de transparence et de responsabilisation.
Les administrateurs soulignent que, pour accélérer et pérenniser la croissance à long terme, il conviendra de diversifier les sources de croissance et les secteurs exportateurs. Une amélioration de la réglementation, une baisse des impôts sur le travail, une augmentation du taux d’activité, en particulier des femmes, et une amélioration de la gouvernance faciliteraient l’activité et l’investissement du secteur privé.
Les administrateurs appellent les autorités à continuer de s’attaquer aux faiblesses du secteur financier afin de promouvoir l’inclusion financière, la stabilité et la croissance. Il s’agit d’assainir le bilan des banques dont les prêts improductifs sont élevés, de réduire la concentration du crédit dans un petit nombre de gros emprunteurs et de renforcer le secteur de la microfinance. Les administrateurs notent avec satisfaction les plans de restructuration de la Banque de l’habitat du Mali, qui devraient réduire les risques budgétaires et rendre l’établissement attrayant pour les investisseurs privés. Ils appellent aussi à continuer de renforcer le dispositif de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme.
Le FMI procède, chaque année, à des consultations bilatérales avec ses membres. Une mission des services du FMI se rend dans le pays, recueille des données économiques et financières, et s’entretient avec les responsables nationaux de l’évolution et des politiques économiques du pays. De retour au siège, les membres de la mission rédigent un rapport qui sert de cadre aux délibérations du conseil d’administration.

source : Essor

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