Partie prenante à la déclaration commune que des partis de l’opposition ont faite suite aux récents événements survenus dans la Cité des Askia, l’ex-Premier ministre, chef du parti ‘’Forces alternatives pour le renouveau et l’émergence’’ n’a toutefois pas été du voyage de Gao.
Le lundi dernier, ils étaient quatre partis politiques à apporter le réconfort de l’opposition politique malienne à la ville de Gao, où les forces onusiennes ont, le 27 janvier, réprimé dans le sang une manifestation populaire. Au cœur de l’incident, un accord que la Mission intégrée des Nations Unies pour la stabilisation du Mali (Minusma) avait conclu, la veille, avec le Mouvement pour la libération de l’Azawad, principal mouvement séparatisme du Nord-Mali. Ce document qui visait à créer une «zone sécuritaire temporaire» avait été perçu d’un très mauvais œil par les Gaois (où la Minusma a un camp) en ce qu’il était défavorable aux milices dites proches du gouvernement. Trois civils tués par balles et plusieurs blessés, tel fut le bilan macabre des événements qui avaient contraint le président de la République à annuler un voyage à l’extérieur. Le jeudi 29 janvier, Ibrahim Boubacar Keïta, renonçant à sa participation au 24ème sommet de l’Union africaine, s’est rendu au chevet des populations meurtries, auxquelles il a renouvelé tout son soutien et celui du gouvernement, et réaffirmé le caractère indivisible du Mali. Quatre jours plus tard, l’opposition politique lui emboite le pas en y envoyant plusieurs de ses leaders. Il s’agit en l’occurrence de Soumaïla Cissé de l’Union pour la République et la Démocratie (URD), Tiébilé Dramé du Parti pour la renaissance nationale (Parena), Ahmadou Abdoulaye Diallo du Parti pour le développement économique et la solidarité (Pdes) ainsi que Yaya Coulibaly du Parti pour la restauration des valeurs du Mali (Prvm-Fasoko). Au-delà du caractère politique qu’elle peut aussi revêtir, cette démarche a été jugée salutaire en ce qu’elle a le mérite d’apporter le message de la solidarité et de la compassion à une population qui mérite le soutien de l’ensemble du peuple malien. Mais, l’autre détail qui n’a certainement pas échappé à l’attention des observateurs avertis de la chose politique, c’est l’absence de Modibo Sidibé, et celle de son parti au voyage de Gao. Cette absence a d’autant suscité la curiosité des uns et des autres que le président des Fare est incontestablement l’une des figures de proue de l’opposition politique dans notre pays. S’il est vrai que le parti Fare est partie prenante à la déclaration que 12 partis de l’opposition, dont l‘AFP, le FCD, le FDM/MNJ, le Parena, le Pdes, le Pids, le Pvrm- Fasoko, le PS-Yelen Kura, le PSP et l’URD, ont publiée le lendemain des événements malheureux de Gao, beaucoup sont encore à se demander pourquoi l’ex-Premier ministre évite visiblement d’être au cœur de l’action toutes les fois que les partis de l’opposition ont voulu agir de façon commune sur le terrain. En effet, l’on se souvient que lors du grand meeting des partis de l’opposition organisé à l’occasion de l’an I de la prise de fonction du président IBK, Modibo Sidibé et les siens s’étaient désolidarisés, évoquant le contexte difficile dans lequel le pays se trouvait pour justifier leur absence. Toujours est-il que des observateurs se demandent si la démarche du président du parti Fare se justifie par le caractère pluriel de l’opposition, qu’il a mainte fois réaffirmé, ou par de simples calculs politiciens.
Bakary SOGODOGO
source : Le Prétoire