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Loi de la programmation militaire : Qui détourne des droits des veuves et des orphelins de nos soldats tombés au front ?

Tristes et pitoyables cris du cœur. C’est dans une vidéo mélancolique de 11 min 40 secondes  faisant le tour des réseaux sociaux, hier mardi, que les veuves des militaires tombés au front, larmes aux yeux, pleuraient la mort de leurs maris en racontant leur calvaire. Elles affirment de n’avoir rien reçu de leurs droits prévus par la loi de la programmation militaire adoptée et promulguée depuis mai 2015.

 Décidément, on aurait tout vu  sous ce Régime corrompu et laxiste d’IBK qui avait promis monts et merveilles à la population civile et particulièrement aux familles des militaires lors des campagnes électorales de 2013. Après la mort de leurs époux pendant cette crise sécuritaire qui a occasionné plus de 2000 décès (militaires et civiles), les veuves  et orphelins des soldats tombés sur le front ne savent plus à quel saint se vouer. C’est dans une vidéo écœurante que les femmes des militaires, attristées, déjà meurtries dans leurs chairs et dans leurs âmes, racontaient leurs détresses dues aux non-payements des primes prévues par la loi de la programmation militaire depuis mai 2015. Alors que ladite loi prévoit de primes de logement  de 40.000  à 100.000 FCFA par famille, de primes de terrain à usage d’habitation (frais de missions) après Ségou à 50.000 FCFA pour chaque soldat, et pour tout rang confondu en plus de 1000 logements sociaux qui seraient mis exclusivement à la disposition de l’armée.  Cette loi  octroie également 10 ans de salaires en  plus des droits ordinaires pour tout soldat tombé sur le champ d’honneur,  et 5 ans de salaires plus les salaires ordinaires à ceux qui sont grièvement blessés. Malgré tout, l’État, après plusieurs années de toutes sortes de promesses, n’arrive pas à mettre les victimes dans leurs droits. Les fonds ont-ils été  détournés ? Sacré régime !

 Qui se nourrit alors du sang des militaires tombés au front ?

C’est la question qui taraude les esprits du Malien ordinaire après la diffusion de cette vidéo. Acclamés par les Maliens pour ses effets de redynamisation  de l’appareil militaire qui était déjà en état piteux pour la gestion chaotique du corps d’armée, les fonds destinés aux familles des militaires  morts (orphelins, veuves, mères et/ou pères…) par cette loi seraient en train de prendre une autre destination inconnue. Questionnées par un  Défenseur des Droits de l’Homme, les victimes se sont toutes lamentées avant de fondre dans les larmes. La première intervenante affirme : « J’ai 4 enfants et je vis dans une chambre louée. Depuis la mort de mon mari au front j’ai cherché en vain mes droits ; je n’ai rien reçu .Et, par la galère, mes enfants ont été exclus de l’école»,  avant de verser les larmes chaudement.  Et après, une autre ajouta : «Mon mari est tombé   lors des affrontements de Dogoffri, le 2 juin 2015, en me laissant en location avec trois enfants. Ils nous ont promis des primes de scolarisation et de logement. Mais depuis, c’est avec nos pensions que nous payons nos locations ; nourrissons nos enfants. Nous n’avons rien eu de ladite loi. Ils ne savent même plus si nous vivons ou pas », s’est-elle lamentée avant de sangloter. «Mon mari est mort  pour la patrie ; je n’arrive plus à subvenir aux besoins de mes enfants en payant la location. Le propriétaire de la maison a confisqué mes effets, mes enfants ont été aussi exclus de l’école. Nous demandons aux autorités de nous regarder un peu pour le sang de nos maris », a déclara une autre en larmes.

Pour rappel, dans une autre vidéo de 23 minutes 43 secondes, un Sergent-chef de l’armée, Oumar Kéïta dévoilait la gestion calamiteuse de l’armée et la corruption à ciel ouvert des autorités militaires avant d’être arrêté par la hiérarchie. Le temps a-t-il donné raison au Sergent ?

La cherté de la vie s’ajoute à une situation humanitaire et sécuritaire alarmante qui font du Malien un véritable sans-abri. Les ayants droit de la loi de programmation militaire se disent privées de cette indemnité forfaitaire égale à dix ans de salaires calculée sur la base de l’indice maximal du grade immédiatement supérieur. À quelle couche sociale, le Régime d’IBK a pu tenir ces promesses?

Nous attendons des éclaircissements…

Seydou Konaté

LE COMBAT

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