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Littérature : Michel Calzat et Fatoumata Keita chantent le fleuve Niger

Quand le photographe français Michel Calzat rencontre l’écrivain malien Fatoumata Keita, cela donne une œuvre littéraire, notamment poétique, intitulée «J’aimais cet homme qui chantait le fleuve». L’œuvre d’environ 90 pages, constituée de 52 photographies de Michel Calzat et de 13 poèmes de Fatoumata Keita, chante le fleuve Niger. Cette œuvre, qui permet à Fatoumata Keita et à Michel Calzat de chanter le fleuve Niger, chacun dans ce qu’il sait mieux faire, était le dimanche 14 novembre 2016 au centre d’une cérémonie de présentation au Restaurant La Gare. Lorsque qu’il y a un nouveau-né, le cercle de la famille s’agrandit. Et, cela se fête.

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Avec «J’aimais cet homme qui chantait le fleuve», Michel Calzat et Fatoumata Keita viennent d’allonger le nombre de leurs œuvres déjà produites. À la faveur de la présentation de l’œuvre aux lecteurs maliens, parents et amis se sont donné rendez au Restaurant La Gare pour saluer la naissance du nouveau-né. Mais, cette nouvelle œuvre a une histoire : «En 2015, j’étais au salon du livre de Ségou avec Michel. Il avait des centaines de photographies de la vie autour du fleuve Niger entre Bamako et Ségou. Il m’a montré ces images et a voulu savoir si elles me parlaient. J’ai trouvé que ces images étaient belles. Il me les a données. De retour à Bamako, j’ai visionné ces images que j’ai classées sous trois thèmes : Le fleuve, les pirogues et les piroguiers et les rues de Ségou. Donc, ces images ont inspiré mes textes», a indiqué Fatoumata Kéita.

Pour sa part, Michel Calzat dira que la rencontre entre la photographie et la littérature, a de tout temps été au centre d’un vieux débat. «Ma dynamique personnelle a toujours été liée à un auteur», a-t-il déclaré. C’est le lieu de rappeler que Michel Calzat est déjà auteur de plusieurs ouvrages intitulés : «La sentinelle du fleuve», sorti en 2006, avec les textes d’Antoine Martin. En 2008, il a réalisé une exposition dénommée « Sénégal Pays Sérère, sur les pas de Léopold Sédar Senghor. Et, en 2012, il a édité le livre «Les poussières du vent se lèvent tôt».

«Dans ma collaboration avec Fatoumata, il faut que je vous donne un détail», a-t-il indiqué. Avant d’ajouter qu’en 2015, il a eu le privilège de faire le voyage Bamako-Ségou avec Fatoumata et sa fille dans un car de transport en commun. «Nous sommes partis de Bamako à 4 dans le car, mais nous sommes arrivés à Ségou, environ 80 personnes. Et, comme le voyage a duré 5 à 6 heures, nous avons eu le temps de discuter. Mais, il faut dire que j’avais déjà lu son roman ‘’Sous-fert’’ et j’ai eu envie de travailler avec elle», a-t-il révélé. De cette rencontre entre deux esprits littéraires, l’on ne pouvait que s’attendre à une très belle œuvre du genre «J’aimais cet homme qui chantait le fleuve».

Vous trouverez dans l’ouvrage des textes poétiques qui traduisent cet amour que Fatoumata Keita a pour son grand-père qu’elle n’a jamais connu. Mais, qui, selon elle, ou du moins dans ses souhaits, devait être un amoureux du fleuve Niger. «Je me souviens de ce sage qui, sa flûte suspendue à ses lèvres, jouait pour le fleuve. Grâce au fleuve disait-il dans ses refrains, les ponts sont possibles. Des ponts pour nous voir. Des ponts pour nous croiser. Des ponts pour nous rencontrer. Des ponts pour nous écouter. Des ponts pour nous sentir. Des ponts pour nous parler. Des ponts pour nous comprendre. Des ponts pour nous aimer. Des ponts pour nous unir et pour donner à l’humanité ses fruits», nous rappelle Fatoumata Keita, dès l’entame de l’ouvrage, dans un texte intitulé «Souvenir». Immédiatement après, elle nous invite à faire le plein de bonheur, de romance, de force, de résistance, de photos, de tableaux, de fantaisies, de rêves, de rires et de folies, dans son poème intitulé «Et si nous faisions le plein ?», pour mieux rêver nos lendemains, dira-t-elle.

Avant de faire les louanges du Fleuve Niger dans un style qui n’est pas loin du panégyriste. «Il était une fois une source qui partagea le lait de son sein juteux entre les enfants d’une partie de l’Afrique Occidentale…», dira Fatoumat Keita, dans son texte intitulé «Fleuve Niger ou Djoliba». Le «Cavalier à la jambe longue de quatre mille deux-cents kilomètres…», tu nous «…combles de joies immenses…» et «…nous remplis d’heureuses romances…», est pour la célèbre romancière malienne l’«artère nourricières de mille vies…» qu’il ravitaille.

«Issa beri», l’autre nom du fleuve Niger, dans cette autre partie de notre pays que Fatoumata a bien voulu appeler «Là-bas, au levant», est le titre d’un poème où la poétesse malienne dit : «…Toi dont le souffle reste vivant dans les vies que tu animes. Toi dont la présence alimente les terres et le cœur des frères. Toi dont les colères se muent quelquefois en sanglots violents, continue ta course pour raviver les passions. Continue ta marche pour assurer les belles moissons…». Ainsi de suite, l’on pourra lire ou déclamer des poèmes à l’honneur du Fleuve Niger de Fatoumata Keita, comme : «A l’arrivée de la nuit», «Bozos ou amoureux de l’eau», «La brise du soir promet de guérir les cœurs», «Badjoliba», «La lueur de l’aube nouvelle», «Des ponts ?», «Sérénité», «Des jours rieurs couvent dans le ciel», «Tisserands de rêves», «Sourire au vent» et le «Fils du fleuve».

Ce qui est intéressant et impressionnant dans cette œuvre composée, les photographies ne se battent pas pour prendre la place des textes. Et, les textes ne font rien pour prendre la place des photographies et se refusent même de se laisser illustrer par les belles images de Michel Calzat. Tout comme Fatoumata Keita chante le Fleuve Niger dans sa splendeur, Michel Calzat le magnifie dans toute sa beauté et sa grandeur qui favorisent le développement de mille et une activités, tout au long des clics-clacs de son objectif.

«Dans cette œuvre, Fatoumata et moi, avons présenté un fleuve serein, apaisé et nourricier», a indiqué Michel Calzat. Mais, il est persuadé que le fleuve souffre énormément à Bamako et ses environs, avec la pollution. «Cela pourra inspirer une œuvre», a indiqué Michel Calzat.

Assane KONE

Source : Le Reporter

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