Dans le but d’évaluer son plan d’actions 2012-2016 et faire de nouvelles projections, la Coalition malienne pour la diversité culturelle (CMDC), en collaboration avec la Fédération internationale des coalitions pour la diversité culturelle (FICDC), a organisé du 13 au 16 novembre 2016, à l’Hôtel Mandé de Bamako, un atelier d’élaboration de son plan d’actions 2017-2021. En plus des participants venus de la plupart des localités du Mali, cet atelier a regroupé des participants venus des pays de la sous-région.
Selon Mme Traoré Fanta Coulibaly, secrétaire chargée des relations extérieures de la CMDC, l’atelier vise à renforcer la structuration de la CMDC, afin qu’elle puisse convenablement jouer son rôle de promotion de la diversité des expressions culturelles, en la dotant d’un nouveau plan d’actions qui sera opérationnel sur l’étendue du territoire malien jusqu’au 31 mars 2021. Pour cela, elle a indiqué que les participants seront amenés à échanger sur les enjeux et la problématique de l’épanouissement des artistes et la gouvernance des organisations culturelles.
Selon elle, ce sera aussi l’occasion d’évaluer les plans d’actions 2012-2016, au niveau national et dans les régions. L’exercice revêt une importance particulière, quand on sait que, selon Mme Traoré Fanta Coulibaly, le Mali a toujours été un foyer de créativité et l’héritier d’un patrimoine culturel inestimable. «Il nous faut aujourd’hui travailler à préserver, à transmettre et à renouveler ce patrimoine culturel impressionnant», a-t-elle indiqué. Elle s’est aussi félicité de l’ascension spectaculaire sans précédent qu’a connu le secteur artistique et culturel, en une décennie. Cependant, elle a fait remarquer que malgré le fait que des balises aient été posées dans le sens de la promotion artistique et culturelle au Mali, que le secteur connaît un certain tohu-bohu qui constitue un handicap majeur pour toute valorisation. «Il est constaté l’absence d’infrastructures pérennes de promotion réelle et dynamique des créateurs et opérateurs culturels», a-t-elle indiqué. Avant de soutenir que ceux-ci, dans leur grande majorité, souhaitent des espaces d’échanges, des espaces d’expression artistique et culturelle, des espaces de diffusion artistique.
Mieux, elle dira que les acteurs culturels maliens ont aujourd’hui besoin de la stimulation de la créativité et de la valorisation. «En un mot, il y a aujourd’hui un besoin pressant de la professionnalisation du domaine de la culture», a-t-elle résumé. Mais, Mme Traoré Fanta Coulibaly reste convaincue que la satisfaction de ces besoins est une étape indispensable dans l’amorce des actions de promotion culturelle et de développement humain durable au Mali. Pour insister sur cet aspect du problème, elle dira que «le développement des activités artistiques et culturelles au Mali nécessite, sur la base d’un Plan d’action adopté, la création d’un environnement propice à leur promotion afin de permettre aux populations, une familiarisation et une réappropriation concourant à la valorisation du patrimoine commun».
Elle a ensuite rappelé que la politique culturelle nationale souligne la nécessité que le secteur se professionnalise, se spécialise et s’organise pour mieux exploiter le potentiel que représente les arts et la culture et en faire un vrai levier de développement, de cohésion sociale, de paix et de lutte contre la pauvreté. Mais, elle a surtout attiré l’attention des participants sur le fait que cette politique nationale souligne «l’importance du rôle que les acteurs culturels indépendants ont à jouer aux côtés des Institutions publiques, pour répondre à ce défi». Pour cela, elle dira que l’initiative de la CMDC de se doter d’un plan d’actions 2017-2021, est une action qui matérialise la volonté d’une implication des acteurs culturels indépendants dans la réalisation des nombreux défis qui se posent au secteur culturel et artistique malien.
Carmen Moral-Suarez, Coordinatrice générale de la Fédération internationale des Coalitions pour la diversité culturelle et secrétaire de la Coalition canadienne pour la diversité culturelle, n’a pas manqué de saluer cette initiative de la CMDC qui va lui permettre de réaliser les missions qu’elle s’est fixé pour la promotion de la diversité des expressions culturelles au Mali.
Le représentant du Maire de la Commune II, avant de déclarer l’atelier ouvert, est revenu sur le fort potentiel de diversité culturelle du Mali. Mais il a invité les uns et les autres à se donner la main pour une meilleure mise en valeur de ce potentiel national qui pourra aider le pays à réussir son développement et à chasser la pauvreté loin de ses terres.
Assane KONE