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Pourquoi le parti SADI a décidé de quitter IBK et le RPM ?

Dr. Oumar Mariko, Président du parti SADI devait donner une explication sur la récente décision de son parti de se mettre ensemble avec l’ADP-Maliba pour la constitution d’un groupe parlement qui va désormais afficher les couleurs de l’opposition. Depuis, les dernières élections présidentielles qui ont vu l’accession d’IBK à la magistrature suprême du pays, le parti SADI, sans faire partie des différents regroupements politiques de la majorité présidentielle, avait décidé de rester fidèle à son soutien à IBK. Mais, tout porte à croire que IBK n’avait pas besoin de ce soutien, ou du moins a toujours fait semblant que ce soutien lui était nécessaire, sans poser des actes concrets qui vont avec. Soutenir IBK, c’est bien. Mais soutenir le Mali, c’est encore mieux.

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Après avoir fait un certains nombre de constats, dont :

-Le régime, contrairement à une démarche nationale et inclusive, a privilégié la médiation internationale qui nous a imposé des solutions qui ne satisfont aucune des parties maliennes.

– Le régime Ibrahim Boubacar Keita est assis entre deux chaises, il refuse la paix par le dialogue et ne se donne pas les moyens de faire la guerre ; instrumentalisant les communautés avec l’émergence des milices dits patriotiques ce qui sont la négation même de l’Etat.

-La multiplication des sanctions arbitraires, abusives aux éléments des forces armées et de sécurité.

– La gestion de l’école qui a continué la politique de l’éducation au rabais avec des écoles communautaires dont les enseignants sont à la charge d’une population exsangue.

– Les enseignements secondaires et supérieurs sont gérés dans l’optique de l’école apaisée. C’est-à-dire des syndicats scolaires et étudiants instrumentalisés. Nul souci de la formation de notre jeunesse. Les enfants des nantis étudient à l’extérieur.

-La santé est gérée dans la continuité de la politique du désengagement enclenché par l’UDPM et amplifié par l’ADEMA. Le parti SADI a décidé de reprendre du service. Lisez la déclaration qui explique la prise de position politique de SADI. Le document a été présenté lors de la conférence de presse sur le thème «Relations SADI-Majorité Présidentielle», animée le mardi 25 octobre au siège du parti SADI à Djélibougou.

  1. Du 2ème Tour de l’élection présidentielle à la démission du Premier ministre Oumar Tatam Ly

Après le premier tour de la présidentielle, le SADI a été sollicité par les 2 candidats pour un appui au 2ème tour, après consultation de la base, le Bureau Politique a appelé à voter Ibrahim Boubacar Keita. La prise de position du parti SADI a été moins rapide que celle des autres partis de la majorité, le Bureau Politique étant dans l’obligation de requérir l’avis des coordinations avant de se prononcer. Après l’élection d’Ibrahim Boubacar Keita, il a organisé une rencontre à son domicile à laquelle le Secrétaire Général du parti (candidat du parti) a participé.

Le premier Gouvernement Oumar Tatam Ly a été formé sans consulter le parti SADI. Une fois installé, le Premier ministre Ly a proposé de rassembler la majorité présidentielle autour d’un programme dit «contrat de législature». Une première monture de ce document nous a été soumise. Nous y avons apporté des amendements qui pour la plupart ont été pris en considération dans la version finale. Toutefois, nous avons rejeté ce «contrat de législature» car il indiquait que le nombre de députés pour former un groupe parlementaire passait de 5 à 10 députés. Le SADI a fait remarquer qu’l s’agit d’une prérogative dévolue à l’Assemblée Nationale et que c’était un manquement grave de vouloir y interférer. Les contacts du Premier ministre Ly sont cordiaux et emprunts de respect mutuel.

  1. De la nomination de Monsieur Moussa MARA

Le Premier ministre Moussa Mara a rendu une visite de courtoisie au siège de SADI dès sa nomination. Le Gouvernement de M. Mara a été constitué sans consulter le parti SADI. Le Premier ministre Moussa Mara a pris l’initiative de constituer une plate-forme dite convention pour la majorité présidentielle dont il se voyait le chef de file. À la réception du document «convention pour la majorité présidentielle», nous avons suggéré des amendements pour prendre en compte notre conception du changement, mais le RPM avait entre-temps retiré l’initiative à Monsieur Mara. Nos observations n’ayant pas été prises en compte, nous nous sommes abstenus de le signer. Dès lors, nous nous sommes retrouvés dans une position où la CMP ne nous consultait pas parce que n’étant pas membre et nous ne nous reconnaissons pas dans l’opposition VRD avec son chef de file et porte-parole.

Le SADI n’ayant plus de groupe parlementaire a été expulsé des bureaux qu’il occupait à l’Assemblée Nationale. Le député a besoin d’un espace pour y recevoir ses électeurs et les autres Maliens qui ont des doléances à lui soumettre. Cet espace nous a été refusé après la première année de la législature. Le 4ème congrès du parti SADI, tenu les 13 et 14 décembre 2014, a instruit au Bureau Politique d’évaluer le soutien à l’action du Président de la République et de réunir dans les meilleurs délais un Comité Central qui se prononcera sur le positionnement du Parti.

  1. La nomination du Premier ministre Modibo Keita

Le Premier ministre Modibo Keita n’a pas daigné répondre à une correspondance des députés du SADI sur la situation du conflit ouvert entre population le long de la forêt de Sama (commune de Fakola). À aucun des réaménagements ou remaniements du Gouvernement Modibo Keita, le SADI n’a été consulté.

  1. Relations avec le RPM

Après les élections législatives (2013-14), nous aurons entrepris des échanges avec le BNP du RPM pour la formation d’un pôle de gauche qui portera le changement pour lequel le Président IBK a été élu. Notre vision de ce pôle de gauche pouvait aboutir à un grand parti de gauche dans lequel se fondraient les autres partis. Les différentes rencontres ont débouché sur la nécessité d’élaboration d’une plate-forme politique qui serve de socle à l’union avec le RPM. Le parti SADI a fait une proposition dans ce sens au RPM, le 14 mai 2015. Cette proposition est restée sans réponse malgré les multiples relances. Dès le début de nos contacts avec ADP/MALI BA. Nous avons adressé une correspondance au RPM Réf : 061/BP du 23 août 2016 pour indiquer que nous avons engagé des négociations avec d’autres partis pour la formation d’un bloc acquis au changement. Il s’agit là pour nous d’indiquer au RPM que les offres contenues dans la lettre du 14 mai 2015 ne nous engagent plus et par loyauté, aviser ceux avec lesquels nous avons tenté une alliance de notre nouvelle orientation.

Pour comprendre les relations RPM/SADI et le soutien du SADI au Candidat Ibrahim Boubacar Keita en 2013 au 2ème tour de l’élection présidentielle, il faut remonter à l’année 2007 où le RPM et le SADI étaient à l’opposition au régime d’ATT. Vers les années 2010, 2011 et 2012, une forte contestation du régime ATT se fit sur la question de la révision constitutionnelle, de la gestion de la rébellion, de la composition de la CENI, de la gouvernance, etc. Le SADI, la société civile et le RPM se sont retrouvés (par moment pour le RPM) dans ces luttes jusqu’au Coup d’Etat du 22 mars 2012. Ils ont mené ensemble le même combat pendant la transition, de soutien au CNDRE, pour l’organisation des concertations nationales, contre l’arrivée des troupes étrangères même si le Président du RPM a, de temps en temps, marqué une rupture du bout des lèvres avec le Coup d’Etat et de la venue des forces étrangères. Ensemble, le SADI, les religieux dit modérés, la société civile organisée au sein de différents mouvements, le CNDRE, le MP22, le RPM et d’autres partis ont contribué largement à l’élection du Candidat du RPM au 1er tour et ou au 2ème tour de la Présidentielle. Ce courant politico-civil a ainsi constitué de fait la mouvance présidentielle et a suscité l’espoir de changement au sein du peuple malien. Cette mouvance présidentielle a permis d’obtenir, pour le Président Ibrahim Boubacar Keita, une majorité parlementaire très confortable.

Le RPM a renforcé cette majorité présidentielle par le débauchage de plusieurs députés d’autres partis politiques, pour la rendre absolue. Ayant fait le constat du manque de volonté de changement du régime Ibrahim Boubacar Keita-RPM et surtout de sa trop forte inclinaison à solliciter des solutions à l’extérieur au détriment des consultations des Maliens et Maliennes.

Notre rupture d’avec le régime RPM- Ibrahim Boubacar Keita porte :

–  Sur la gestion de justice :

–  Egalité des citoyens devant la loi

–  Egalité devant le service public

–  Egalité devant l’emploi public

–  Egalité de tous les opérateurs économiques en règle vis-à-vis de la loi devant la commande publique

–  Le manque de volonté de redresser les errements des régimes passés

–  Privatisations opaques : Huicoma, Betram, Socima, Chemins de fer

– Le refus de rendre la terre aux paysans spoliés : Cas de Sanamandougou et Sahou et la continuation de la spoliation.

– Refus de revoir les contrats miniers et les licenciements abusifs qui sont quotidiens dans les sociétés minières.

– La continuation du saupoudrage comme politique d’emploi des jeunes au lieu d’une politique basée sur la ré-industrialisation du pays, la formation qualifiante pour assurer la marche des unités créées

-L’indentification de secteurs dans lesquels notre pays bénéficie, un arbitrage pour développer avec l’aide d’entreprenariat national.

–  Pour les Maliens de l’extérieur, ils constituent toujours une vache à lait et un réservoir folklorique des visites à l’étranger

– Une densification auprès de notre compatriote est nécessaire pour sécuriser et prévenir les ruptures dont ils sont souvent victimes en cas de trouble dans les pays d’accueil, le cas de la République du Congo est révélateur.

Sur la question du nord :

-Le régime, contrairement à une démarche nationale et inclusive, a privilégié la médiation internationale qui nous a imposé des solutions qui ne satisfont aucune des parties maliennes.

–  Le régime Ibrahim Boubacar Keita est assis entre deux chaises, il refuse la paix par le dialogue et ne se donne pas les moyens de faire la guerre ; instrumentalisant les communautés avec l’émergence des milices dites patriotiques, ce qui est la négation même de l’Etat.

– La multiplication des sanctions arbitraires, abusives aux éléments des forces armées et de sécurité.

– La gestion de l’école qui a continué la politique de l’éducation au rabais avec des écoles communautaires dont les enseignants sont à la charge d’une population exsangue.

-Les enseignements secondaires et supérieurs sont gérés dans l’optique de l’école apaisée. C’est-à-dire des syndicats scolaires et étudiants instrumentalisés. Nul souci de la formation de notre jeunesse. Les enfants des nantis étudient à l’extérieur.

–  La santé est gérée dans la continuité de la politique du désengagement enclenché par l’UDPM et amplifié par l’ADEMA. Notre parti est convaincu que l’Education et la santé doivent requérir la plus grande attention et l’Etat doit assurer l’Education de ses fils et les soigner décemment sans considérations de revenus. La camisole de force que sont les programmes du FMI et la Banque Mondiale doit être retirée à notre peuple. Leurs solutions ont largement échoué et nos Etats servent de cobayes pour ces réformes économiques et sociales.

Le parti SADI constate qu’il est fait peu cas des populations réfugiées et déplacées suite au conflit de 2012. Il s’agit là d’une question hautement sensible aussi des élections de proximité dans les collectivités desquelles sont partis les réfugiés et les déplacés sont porteuses de déchirures durables. Le parti SADI appelle le peuple malien à la vigilance, à la mobilisation pour barrer la route aux apprentis sorciers qui ne manquent aucune occasion pour mettre les communautés dos à dos. Le parti SADI s’incline respectueusement devant toutes les victimes civiles et militaires occasionnées par le conflit au nord et au centre du Mali de 1960 à nos jours. Le parti SADI appelle le peuple malien à une profonde introspection pour évaluer les dégâts de ce conflit : les morts, les veuves, les orphelins, les traumatismes profonds, les déchirures communautaires, la déstructuration de nos communautés, enfin aujourd’hui la perte totale de notre souveraineté sur notre pays. Qu’avons-nous obtenu en contrepartie ? Certainement beaucoup de misères, de regret et peut-être un peu de gloriole, enrichissement des seigneurs de guerre et leurs commanditaires.

Maliens et Maliennes, ça suffit, arrêtons, parlons-nous.

 Que Dieu bénisse les Maliennes et les Maliens !

 Que Dieu bénisse le Mali !

Source : Le Reporter

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